31.3.06

La Panthère fait la une

Le festival de bandes dessinées de Luminy, «Des calanques et des bulles», ayant décidé, depuis l’an passé, de faire de la fameuse Panthère des Calanques son... euh... totem (?) – quoique sans doute pour des raisons différentes des miennes, mais là n’est pas la question –, j’ai pu découvrir tout récemment, et non sans grand éclat de rire intérieur, l’affiche de la prochaine édition qui se tiendra le week-end prochain:

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Foi de Panthère des Calanques, décidément, je suis partout!

25.3.06

Le nouveau monde, odyssée intimiste

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Des corps immergés dans l’eau, nageant en contre-plongée, une nature édénique, l’arrivée d’un bateau... Depuis La ligne rouge, on connaît le truc: chez Malick, ces images paradisiaques ne sont que le prélude aux plus graves ennuis (la bataille de Guadalcanal dans le précédent, ici le clash culturel de la colonisation de la Virginie au début du XVIIe siècle). La différence, c’est que cette fois le héros rebelle n’est pas sur le rivage, mais sur le bateau, aux fers. Différence toute illusoire, dont on saisit vite la superficialité: en réalité, son regard, son attitude nous le disent, le capitaine John Smith est déjà sur la rive, il appartient à ce monde que ces compagnons et coreligionnaires, tout occupés de commerce, leur vision occidentalocentriste en guise d’œillères, resteront (à jamais?) incapables de comprendre.

On l’aura compris, Le nouveau monde (The new world, en v.o.), quatrième long-métrage du rare mais précieux Terrence Malick, raconte donc l’ô combien fameuse – quoiqu’en fait méconnue – histoire de John Smith

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– Colin Farrel, tout en cheveux aux vents et en barbe approximative – et de la princesse indienne Pocahontas

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– Q’Orianka Kilcher, radieuse confirmation du don de Malick pour débusquer des inconnu(e)s à qui confier un premier rôle qu’ils/elles assument magnifiquement (Martin Sheen et Sissi Spacek pour La ballade sauvage en 74, Jim Caviezel pour La ligne rouge en 99...). À ce couple viendra s’adjoindre un troisième personnage, John Rolfe

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– Christian Bale, parfait de sobriété –, après que Smith ait eu la mauvaise idée de larguer son indienne pour retrouver ses rêves de gloire à l’occidentale, chargeant les colons restés sur place d’annoncer à sa douce son prétendu décès en mer... Vous l’aurez compris, et l’on pouvait d’ailleurs s’en douter au seul nom du réalisateur, avec Le nouveau monde on est loin, très loin de l’aseptisée version des studios Walt Disney. Malick, tout d’abord, est beaucoup plus respectueux de la vérité historique. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas, à proprement parler, cela non plus qui semble l’intéresser en priorité: elle n’est qu’une toile de fond sur laquelle le réalisateur-poète et visionnaire va pouvoir peindre sa fresque impressionniste... parfois à la limite de l’abstraction.

Il serait bien sûr assez facile de montrer en quoi ce nouveau film s’inscrit dans la continuité, pour ne pas dire l’homogéité, de la filmographie malickienne (utilisation de la voix off, plans sur la nature...). Mais je préfère m’attarder sur ce qui singularise cette dernière production. Non pas de façon radicale, bien sûr, mais comme le terme (provisoire?) d’une évolution. On se rend compte en effet à la vision de ce nouveau film que toute l’œuvre de Malick (aussi restreinte soit-elle quantitativement) évolue de façon cohérente dans sa façon de traiter les deux composantes de son art, d’une part les nécessités du cinéma "classique" (à commencer par la ligne narrative), d’autre part ce que, faute de mieux, je qualifierai d’"inspiration poétique" (ce caractère contemplatif qui lui fait préférer la vision d’une feuille trouée laissant passer la lumière à la mise en scène de toute une bataille). Or, on se rend compte avec ce quatrième opus que Malick laisse de plus en plus de place à ce second versant, et qu’il est allé cette fois beaucoup plus loin encore que dans ses trois précédents films. Encore "en équilibre" dans La ligne rouge, le rapport de force bascule définitivement (?) en faveur du second terme dans Le nouveau monde, dans lequel la ligne narrative classique semble clairement rejetée au second plan, quand Malick n’en fait pas purement et simplement l’économie. Au spectateur de la reconstruire à travers une suite de séquences qui est plus une succession d’ambiances. Dans Le nouveau monde, c’est la mise en scène pure, ce sont les cadrages et surtout le montage, qui "racontent", si l’on peut dire, l’histoire, entre deux plans d’une nature paradisiaque que Malick, plus panthéiste que jamais, filme au plus près des frémissements de ses frondaisons luxuriantes ou des ridules de ses cours d’eau.

Capturé par les Indiens, John Smith – qui apparaît à ce moment-là du film comme une sorte d’utopiste –, est immergé (et le spectateur avec lui) au sein d’un univers comme enfin cohérent. Nous ne comprenons pas toujours les rites qui le structurent, mais nous percevons son caractère pacifique, sa fusion avec la Nature, en un mot: son sens. Quand Smith revient au fort, c’est pour y trouver famine, cacophonie des plaintes et des médisances, déni de justice, querelles intestines, lutte pour le pouvoir, violence: la chute est rude.

On en trouvera d’autres exemples, parmi d’autres, avec la scène de l’attaque du fort par les indiens – séquence de violence pure, sans queue ni tête, illustration hélas parfaite de l’absurdité même du conflit –, ou encore avec cette séquence où un Indien (Wes Studi) parcourt sans comprendre les jardins à la française de l’Angleterre, ses allées et ses arbres géométriquement ordonnancés – la caméra de Malick en rendant toute la magnificence mais aussi toute la froideur en comparaisons des beautés de la nature sauvage précédemment filmée...

Odyssée intimiste, tout à la fois portrait de femme (Pocahontas) tentant de suivre son cœur, prise entre deux sociétés également en bouleversement, réflexion sur la propension de l’homme à vouloir à tout pris se bâtir un paradis en détruisant tout sur son passage (comme disait Claudel, «quand l’homme essaye de faire le paradis sur terre, ça fait tout de suite un enfer très convenable»), vision tout à la fois mystique et humaniste, par son refus du manichéisme (dans la présentation de John Smith par exemple, à la fois doux rêveur et parfait salaud), par son art déroutant et fascinant de la mise en scène (sans oublier tout ce que le film doit, comme toujours chez le réalisateur, à son directeur de la photographie, ici Emmanuel Lubezki), ou encore par son utilisation de la musique (l’utilisation de L’or du Rhin de Wagner...), Le nouveau monde est indéniablement une nouvelle réussite à mettre au bénéfice de Terrence Malick, l’un des plus singuliers représentants du Septième Art.

24.3.06

Au secours, I’m famous...

Aujourd’hui j’escomptais vous faire un joli post pour vous dire tout le bien que je pense de l’exposition sur les Lumières à la BNF ou du dernier film de Terrence Malick, mais ça attendra un petit peu car l’actualité me rattrape et non, je ne parle pas de la soirée chez Irina hier soir (très sympathique d’ailleurs).

Il y a quelques minutes de cela une personne dont je tairai le nom m’a communiqué une adresse Internet que je connaissais bien – pour y faire occasionnellement des petits tours toujours plaisants et souvent instructifs –, celle du blog de Pierre Assouline (ici). L’article concernait les (oserais-je dire "fameux"?) livres brûlés à la Sorbonne. Jusque là je ne m’inquiète pas, ce n’est pas le premier article de ce type qu’on me signale, histoire de faire progresser mes connaissances sur ce dossier bien embrouillé (dernièrement La Croix, , parlait de six ou neuf cartulaires qui auraient disparu, plutôt embarqués d’ailleurs que détruits: estimés entre 1000 et 2000 euros sur le marché du livre, ils ne sont probablement, à mon humble avis, pas perdus pour tout le monde...).

Là où je déchante sévèrement, c’est quand je vois brusquement apparaître mon prénom en grosses lettres rouges et un lien direct vers cette page! Et quand je vérifie, la gorge nouée, mes statistiques de lectorat et que je me rends compte que plus de 200 personnes ont accédé aujourd’hui à mon site...

Au cas la marée humaine (enfin, cybernétique) continuerait de monter – pendant quelques jours du moins... –, je tiens à faire tout de suite le point.

Mon blog accueille en tant "normal" en moyenne une douzaine de lecteurs. J’ajoute que je suis à peu près sûr de connaître l’immense majorité d’entre eux, tout simplement parce que ces derniers mois, j’ai pu constater que je n’atteignais ce faible pic que quand j’annonçais sur mon pseudo MSN que mon blog était mis à jour, tandis que le reste du temps, sans doute à cause de l’irrégularité avec laquelle je poste, je n’avais que deux ou trois lecteurs par jour. Mes lecteurs sont donc des gens qui ont aussi mon adresse MSN dans leurs contacts: CQFD.

Sur ce surviennent les "événements", le dimanche matin j’accompagne la personne qui m’accueille à Paris près de la Sorbonne pour tenter d’avoir des renseignements sur l’état des lieux et nous recevons ce fameux chiffre de douze mille livres diversement abîmés. Sous le coup de l’indignation, et, il est vrai, sans doute sans faire preuve d’un recul critique suffisant, j’ai rédigé le premier de ces deux posts qui me valent aujourd’hui de figurer sur le blog de Pierre Assouline. Non je ne suis pas journaliste, je n’aurais peut-être pas dû tenter de m’improviser tel, j’en suis conscient maintenant, promis juré on ne m’y reprendra plus à parler de ce genre de sujets...

Ce à quoi je n’avais – malheureusement – pas pensé non plus sur le moment, c’était que les merveilles du référencement allaient attirer vers ma prose des lecteurs hors du petit cercle de mon public habituel. Je plaide là encore coupable (avec circonstances atténuantes? le coup de l’indignation, tout ça...) et si j’ai contribué à répandre des rumeurs ou des informations erronées, j’en suis profondément contrit.

Une petite note tout de même : ne dramatisons pas, avant de me retrouver en tête d’affiche aujourd’hui, mon lectorat n’avait grimpé que jusqu’au seuil, raisonnable, de 24 lecteurs. Aujourd’hui, j’en suis, à l’heure où je rédige ces lignes, à 216.

Comme à peu près tout le monde, je rêve bien sûr d’accéder à une certaine notabilité, reconnaissance, voire célébrité – ceux qui me connaissent connaissent aussi mon côté mégalo ;-) – mais je me serai bien passé d’une pub pareille. Pour apparaître sur le blog de Pierre Assouline, j’aurais préféré attendre un peu, quelques années, par exemple le temps que je publie un livre, en tout cas pas un billet d’humeur sur une page internet fondé sur une information qui s’est révélée bidon. Si vous voyez ce que je veux dire... Tout ce que j’espère c’est que cette agitation autour de ma page disparaîtra aussi vite qu’elle est apparue.

Au fait, pas la peine de fouiller les archives, vous n’y trouverez rien d’aussi brûlant (sans mauvais jeu de mot), à part des comptes-rendus d’expos, de films, de soirées entre amis, et de démêlés administratifs avec ma par ailleurs sympathique faculté, quelques billets d’humeur concernant mon (bientôt ex-)patron, en cherchant bien quelques plaintes larmoyantes au moment d’une rupture douloureuse et quelques temps plus tard tout le bien que je pense de ma magnifique, formidable, admirable petite amie actuelle... euh... voilà je crois que j’ai fait le tour.

21.3.06

La Ville-Lumière... la nuit

Voici quelques photos prises de nuit à Paris en fin de mon dernier séjour en date. De quoi renouveler les fonds d'écran de certains d’entre vous, ravir les pupilles de certains autres (enfin j’espère) et vous faire patienter en attendant les posts suivants, un peu plus fournis question texte. Bien sûr, il faut cliquer sur chaque image pour l’afficher, mais j’espère que ça ne vous découragera pas! ;-)

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Allez encore un petit concours, en espérant qu’il marche mieux que le précédent: qui reconnaîtra un maximum de bâtiments photographiés? Il y a des réponses évidentes, d’autres franchement moins (j’avoue même qu’il y en a certains que ma charmante guide m’a fait découvrir ce soir-là...), mais c’est le jeu! J’attends vos réponses (en plus de vos éventuels commentaires bien sûr :D) dans les commentaires de ce post d’ici la fin de la semaine! :D

14.3.06

Post... scriptum (histoire d'une manipulation?)

Le post sur l'occupation de la Sorbonne m'ayant attiré un surcroît de visiteurs, il est de mon devoir (comme j'avais d'ailleurs commencé à le faire dans les commentaires du post en question, mais comme tout le monde ne regarde pas les commentaires...) d'ajouter ici ce rectificatif. Donc voilà, mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.

En effet, si le policier qui nous a renseigné devant la Sorbonne nous a annoncé le chiffre de 12503 livres détériorés en se réclamant du fait que les huissiers venaient de finir le constat, ce qui pouvait tout de même paraître un indicateur d'une certaine fiabilité, ce chiffre semble bien être tout à fait surévalué. Ce serait, SEMBLE-T-IL (je fais gaffe maintenant), le rectorat lui-même qui aurait fait passer ces chiffres, qui ont bien entendu profondément traumatisé un certain nombre de personnes, à commencer par les étudiants (et accessoirement moi-même). Manipulation délibérée?... Tentative d'attirer l'attention sur un sujet qui, il est vrai, ne semble pas intéresser grand'monde (on a même trouvé un blog où le rédacteur raillait l'image du ministre montrant des "vieux livres" abîmés, qui "si ça se trouve" "n'ont aucun intérêt"... hum.....)? Moment de panique?... Vous remarquerez que cette fois méfiance, je laisse plusieurs pistes ouvertes, même si j'ai quand même ma petite idée...

Quoi qu'il en soit, d'après les plus récentes informations en provenance de l'intérieur des bâtiments (certains étudiants ayant pu joindre des professeurs), les dégâts parmi les ouvrages proprement dits sont relativement minimes, et ce aussi bien à l'Ecole des chartes qu'à la Sorbonne proprement dite. Les livres brûlés au milieu de la cour étaient des livres récents, et l'on n'est même pas sûr qu'ils s'agissent de livre appartenant à l'université. Quant aux livres déchirés par Gilles de Robien devant les caméras de télé, il s'agissait précisément de livres... déjà abîmés avant l'occupation, qui avaient été envoyés à l'Ecole pour restauration!

Bref tout cela, à défaut de sentir le livre cramé, sent très fort la manip' politique - ou l'incompétence généralisée, cochez la mention qui vous semble la moins pire. Pour ma part, sous le coup de l'indignation, j'ai donné dans le panneau, manqué de cet esprit critique dont j'espère qu'il me caractérise la plupart du temps (grrrrrr, on touche pas aux livres, sinon mouvement agressif réflexe), et, last and (I'm afraid) least, contribué à répandre des informations erronées. Même si, heureusement, l'audience de mon blog reste tout à fait limitée, je me sens tout de même un peu mal sur ce coup-là...

Précisons tout de même que, que le chiffre des livres abîmés ou détruits se compte en milliers ou en centaines, ou même en dizaines d'ailleurs, et même s'il ne s'agissait a priori pas d'incunables ou de livres rares du XVIIIe, le procédé reste dans l'absolu tout ausi condamnable. Par ailleurs, sans être en ruines, la Sorbonne et les locaux de l'Ecole des chartes ont subi des dégâts matériels relativement importants que le grand "ouffff" poussé par les étudiants à l'annonce des livres épargnés ne doit pas occulter, et qui vont coûter bonbon à réparer. Des vols d'ordinateurs sont également à déplorer. Tout cela semble bien aller dans le sens de l'hypothèse formulée dans mon précédent post, à savoir que les étudiants proprement dits, qui avaient prévu à l'origine une manifestation pacifique, se sont fait déborder par une bande de casseurs dont les motivations n'avaient sans doute que peu à voir avec le débat politique en cours.

13.3.06

« Une modernité autre » au Palais de Tokyo

Histoire de faire revenir ce blog à des considérations qui lui sont plus habituelles après le post précédent, voici en guise d’auto-médication apaisante un petit (pour changer) choix de quelques toiles du lumineux et néanmoins discrètement mélancolique Pierre Bonnard (1867-1947). L’exposition «Pierre Bonnard: l’œuvre d’art, un arrêt du temps» est à voir jusque début mai au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Palais de Tokyo : avis aux amateurs.

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12.3.06

Coup de gueule (en direct du Quartier Latin)

Je suis arrivé hier à Paris, j'aurais pu vous parler de l'expo Bonnard que nous avons visité dans l'après-midi ou de la soirée créperie avec des amis de Sophie, mais là l'actualité est peu moins drôle. En effet depuis hier soir les chartistes s'échangent des courriels pour essayer de se renseigner sur l'état de leur Ecole après l'occupation de la Sorbonne.

On peut être contre le CPE (je le comprends d'autant mieux que je suis aussi dans ce cas) et contre la façon dont le gouvernement essaye de le faire passer en force. On peut faire des manifestations. Bloquer les universités en empêchant les étudiants d'aller en cours me semble déjà une démarche plus difficilement justifiable (je ne vois pas bien le rapport avec le CPE...), mais passe encore.

En revanche ce qui s'est passé à la Sorbonne relève du saccage pur et simple et plus de la politique. D'après les sources que Sophie a pu consulter (dépêches d'agences de presses, journaux, et finalement policiers en station devant la Sorbonne) les étudiants étaient largement minoritaires parmi les "occupants" (une cinquantaine) essentiellement composés d'intermittents du spectacle dont on se demande bien ce qu'ils avaient à faire là. Pendant que les étudiants accumulaient les AG qui de leur propre aveu ne menaient pas à grand chose, et que Libé prenait des photos pour faire une "une" assez crétine sur "le printemps de la Sorbonne" (revival Woodstock), les services d'ordre que les étudiants occupants ont tenté d'établir se sont a priori laissés déborder par les vandales et les casseurs.

Dans cette affaire c'est l'Ecole des chartes (au risque que la répétition de ce nom fasse à nouveau apparaître cette page sur leurs radars... je crois que ça n'est pas leur principale préoccupation du moment) qui a semble-t-il payé un lourd tribut. Or, l'Ecole des Chartes est une gigantesque bibliothèque où des livres, dont un bon nombre d'anciens (certains datant de plusieurs siècles) et des raretés, sont en libre accès sur les rayonnages dans toutes les pièces et même les couloirs.

Le résultat, c'est que ce sont rien moins que douze mille cinq cent livres (12503 pour être précis, d'après les informations que nous ont donné les policiers stationnés devant la Sorbonne) qui ont été détériorés, le degré de la détérioration en question allant des reliures arrachées au bûcher pur et simple dans la Cour d'honneur, en passant par la transformation en projectiles à lancer sur les CRS.

Quant à l'état des locaux proprement dits (boiseries classées...), on est pour l'instant sans nouvelle sûre.

Il s'agit là d'un acte inqualifiable, même si des termes comme "vandalisme pur et simple" ou encore "quelle bande de connards" viennent immédiatement à l'esprit. Qu'on soit pour ou contre le CPE, il s'agit là d'un vaste saccage sans aucun rapport avec l'actualité politique (et qui soit dit en passant risque de faire pas mal de tort aux "vrais" tenants du mouvement), c'est de la barbarie pure et simple. Et encore, les barbares ne s'en sont pas pris à leur propre culture.

On peut trouver que la politique du gouvernement tend à faire revenir le droit du travail à l'époque de Charles X, ça n'est pas une raison pour repartir carrément, de l'autre côté, dans l'Antiquité tardive.

Pour finir sur une note plus égoïste, le fait que la Sorbonne soit bouclée pendant une semaine (aux dernières nouvelles) devrait certes me permettre de passer plus de temps avec ma charmante hôtesse, mais autant vous dire qu'elle n'est pas actuellement d'une humeur très tendre.....

11.3.06

Voyage en Cézannie

Voilà, ça y est, j’ai enfin posé un point (provisoirement?) final à ma première partie de mémoire. La fac étant toujours occupée – enfin je crois... j’ai voulu téléphoner pour le savoir : le standard est une boîte vocale qui se contente de donner les horaires où l’on peut téléphoner aux secrétariats, quant au numéro de mon secrétariat... je ne l’ai trouvé ni dans les Pages Blanches ou Jaunes, ni sur le site de la fac, et comme on a plus de plaquettes puisque notre directeur d’U.F.R. a décidé que c’était illégal (il est a priori le seul en France à être au courant, mais passons) – bref – c’est par mail et non en version papier que j’ai expédié le travail fini à ma directrice de recherche. Avec quelques joyeusetés comme le fait que j’utilise à deux reprises des polices de caractères récupérées sur le net (une fois pour faire joli dans le titre, une autre fois par nécessité pour l’alphabet phonétique international) qui font très bien une fois imprimées, mais qui évidemment ne sont pas pris en charge par les autres ordinateurs, il a donc fallu, pour que ma prof ne reçoive pas une version de mon travail où toute la mise en page parte en vrille, que je scanne et que je réintègre en tant qu’images, évidemment le résultat a été dégueulasse........ Bref, l’important, c’est que ce soit bouclé.

Moyennant quoi hier jeudi [note : à trente-cinq minutes près on va continuer à dire qu’on est vendredi ce sera plus simple] j’ai pu moi aussi profiter de la venue dans le Sud de ma cousine et son mari (qui habitent la région parisienne), et en attendant que nous prenions le train ensemble demain, eux pour rentrer chez eux, moi pour y rejoindre ma douce, passer une petite journée de ballade à travers la Provence.

On a mangé dans un petit restaurant en terrasse à Saint Rémy, un seul problème qu’est-ce qu’il faisait chaud! Une bonne trentaine de degrés : on avait le soleil dans les yeux, les couverts étaient si brûlants qu’il était difficile de les tenir, l’eau ne restait pas longtemps fraîche dans sa carafe ni dans les verres, quant aux glaces... oulala!

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Petit clin d’œil à mes lectrices parisiennes qui se gèlent au milieu de pingouins ;-)
– je sais je suis mesquin, mais après tout dès demain je les rejoint alors !... :D

Euh sinon, après les tentatives de «photographie abstraite» à La Major il y a quelques semaines:
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(fin de la parenthèse, sans commentaire merci), je me suis cette fois lancé dans la Nature Morte:

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Eh oui j’expérimente ! :D

J’en suis même si content que je vous la mets en pleine taille, allez (ouais je sais, il m’en faut peu pour être heureux)

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Pendant que je suis dans les photos :

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et re ! :D

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Au terme du voyage pendant lequel furent prises ces photos (oui oui, à l’exception de la dernière elles ont toutes été prises depuis une voiture qui roule :D.... ah vous vous en fichez? bon je continue), au terme du voyage donc, nous avons rallié la Cathédrale d’Images.

Alors pour ceux qui ne connaissent pas (et entre parenthèses, ils ont bien tort!) la Cathédrale d’Images existe depuis bientôt une trentaine d’années. Il s’agit d’une ancienne carrière

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au pied des Baux de Provence, reconvertie en lieu de spectacle sons et lumières (enfin surtout photos et musique) selon un procédé baptisé «image totale»: autour d’un thème renouvelé chaque année – il peut s’agit d’un pays, de l’œuvre d’un artiste, ou autre –, des diapositives sont projetées sur les murs de la carrière.

Cette année – année Cézanne oblige (vous devriez en réentendre parler plusieurs fois sur ce blog...) – le spectacle tourne autour de... oui, vous l’avez deviné, Paul Cézanne.

Depuis dix ans que mes parents et moi nous rendons chaque année à la Cathédrale d’Images je n’ai que trèèèèès rarement été déçu et par ailleurs Cézanne fait partie des peintres que je classe dans cet ensemble il est vrai quelque peu disparate, hétéroclite et pas toujours bien défini, de «mes peintres préférés». Pourtant je n’étais pas très sûr que ce spectacle «Couleurs Cézanne» soit une si bonne idée que ça. Je ne sais pas bien pourquoi mais je crois que j’associe Cézanne à l’idée de «terre» (ouais genre argile de potier... eh oh faites pas cette tête je suis sûr que vous avez à votre actif des associations d’idées au moins aussi tordues que les miennes) et je me demandais si cette peinture était bien propre à être projetée sur les parois minérales de la carrière.

Eh bien j’avais complètement tort et la surprise n’en fut que plus fantastique. C’est l’un des plus beaux spectacles que j’ai vu dans ce lieu et je ne peux que vivement vous encourager à tenter vous aussi l’expérience!

Voici les quelques rares images du spectacle que j’ai pu trouver sur le net (oui parce que faire des photos à l’intérieur est un exercice voué à l’échec, et croyez-moi j’ai essayé):

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Ces photos ne donnent qu’un très faible aperçu de l’expérience que représente réellement la Cathédrale d’Images et tout particulièrement le spectacle «Couleurs Cézanne». La nouveauté, sur le plan technique, de cette année, c’est-à-dire l’intégration de projecteurs vidéo parmi les projecteurs de diapos contribuent à la réussite du spectacle. Des effets de «travellings» sur les tableaux projetés vous donneront par exemple l’impression de suivre le cours de l’eau, et vous vous rendez alors compte à quel point la peintre de Cézanne peut être «vivante». Vous vous promenez dans des forêts et des paysages, côtoierez des personnages, en un mot vous vous immergez complètement dans l’univers réinventé par Cézanne. Parallèlement à cette expérience «esthétique» la réflexion n’est pas laissée de côté car le spectacle montre aussi l’évolution de l’art de Cézanne ainsi que sa place d’annonciateur (initiateur?) des grandes tendances de la modernité picturale. Les «gros plans» sur les touches de pinceaux de certains tableaux et leur aspect «déconstruit» comme amplifié par le relief particulier des murs de la carrière vous permettront en un instant de comprendre le rôle charnière et peut-être décisif de Cézanne dans l’évolution de l’art occidental, à l’abord du XXe siècle... Vous vous demanderez alors comment par de tels moyens on peu en arriver à produire une peinture aussi vivante et vibrante, et vous en conclurez peut-être que c’est cela qu’on appelle le génie.

Même si vous croyez connaître Cézanne, il se pourrait bien que cette visite vous le fasse (re-?)découvrir sous un œil neuf. Je vous conseille d’y aller assez rapidement (à partir de mai l’endroit est envahi de touristes, et les hordes de gamins laissés libres de faire ce qu’ils veulent à l’intérieur par leurs accompagnateurs de centre aéré risquent de vous gâcher un peu l’expérience...), mais même si ce n’est pas le cas, sachez que vous avez jusqu’à janvier pour profiter du spectacle. Vous n’aurez aucune excuse pour avoir raté ça!


...et puisque vous avez été sages, encore quelques paysages provençaux pour finir :-)

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4.3.06

Désolé

Ce blog n’a pas mis été à jour depuis un certain temps. Ce n’est pas que je n’ai rien à raconter – au contraire j’aurais au moins matière à deux ou trois longs textes (concernant la bourse, qui est enfin arrivée... depuis novembre que je l’attendais, mais bon...) et mon patron (que je suis enfin en train de larguer... pas de rapport direct avec la bourse, quoique...), plus peut-être encore un autre avec des tas de photos (l’aprem passé avec Pascal et Katia à la Vieille Charité puis dans le Panier, à La Major, sur le Vieux Port... ouais on a bien marché! et bien déliré aussi...).

Seulement voilà, depuis un peu plus de deux semaines maintenant je fonce la tête dans le guidon, paumé dans les arcanes de mon mémoire principal. Lors du dernier séminaire, ma prof a un peu mis la pression aux étudiants qui étaient là (dont moi) quant au fait qu’on ne lui avait encore rien rendu de rédigé. Et j’ai commis l’erreur de lui dire que je lui rendrais ma première partie fin février / début mars. Ce qui était à peu près dans mes prévisions. Au départ, du moins. Mais sachant que j’avais pris près d’une semaine de retard grâce à une crève perfide qui m’a forcé à rester coincé au fond du lit (enfin de plusieurs lits puisque je l’ai attrapée à Paris puis ramenée dans le sud), et que même avant ça je n’étais pas précisément en avance, sans compter que cette première partie que je pensais être la plus courte des trois va peut-être s’avérer la plus longue (ça reste à voir)... bon vous m’avez compris. Bref j'espère qu'elle aura plus retenu "début mars" car il me reste encore un (in)certain nombre de pages à rédiger.

Donc voilà je passe mes journées assis au fond de ma chambre devant mon ordinateur à essayer de me motiver, ce qui n’est pas tous les jours facile. Au bout d’un moment, une inévitable saturation s’installe. L’autre jour, je me suis demandé si ça se remarquerait si j’insérais dans le corps de mon commentaire une traduction du refrain de «Starman» de Bowie. A ce moment-là je me suis dit qu’il fallait vraiment que je fasse un break... Mais est-ce que je peux vraiment le faire? La réponse est pour l’instant non (du moins tant que j’aurais pas fini et rendu cette #*£§/² de première partie... après quoi ce sera une semaine à Paris!). Accessoirement, le fait que la fac soit actuellement bloquée par les manifestants anti-CPE peut toujours me donner une bonne excuse pour ne pas pouvoir y aller rendre mon travail, mais qui sait combien de temps ça durera? (Si je vous dis que je me rends compte de l'égoïsme profond de cette phrase, ça la rachète un peu ou ça m'enfonce?)

Bref je suis crevé et je me rends compte que pendant ce temps-là la vie continue de s’écouler à l’extérieur et que je m’en coupe. Donc voilà, ce petit mot pour tenter de m’excuser auprès de toutes les personnes qui m’ont envoyé des textos ou des mails auxquels je n’ai pas répondu, auprès des personnes à qui j’ai oublié de souhaiter leur anniversaire récemment (il y en a plusieurs) ainsi qu’à celles à l’anniversaire desquelles je ne pourrais pas assister (là encore, plusieurs), auprès des amis qui ne me trouvent pas sur MSN quand ils auraient besoin que quelqu’un soit à l’écoute de leurs problèmes (quand ils en ont), et puis aussi pendant que j'y suis auprès des éleveurs de poulets, des amis des insectes exotiques et du fan-club des secrétaires du Ministère de l’Intérieur parce qu’en ce moment c’est pas la joie, et enfin je demande pardon pour toutes les fautes de grammaire, accords ou autres que j’ai sûrement dû laisser traîner dans ce texte, on va mettre ça sur le compte de la fatigue.