25.10.05

J’ai un emploi du temps de ministre...
D’accord, mais à quel poste ??


Je viens de faire une découverte abracadabrantesque : figurez-vous que quand vous enchaînez en trois jours une conférence, un film au cinéma, une pièce de théâtre, un colloque à quelques centaines de kilomètres de chez vous et une soirée entre amis, sans oublier l’ordinaire de votre vie d’étudiant – composé d’un cours (passionnant d’ailleurs) et d’une après-midi chez votre imbécile heureux d’employeur –, le tout mixé avec le minimum légal d’heures de sommeil... ben au final vous êtes fatigué ! Si si ! Dingue non ?

Donc en résumé :

- Mardi soir, conférence de Gilles Dorival (professeur aixois que j’estime beaucoup) au couvent des dominicains de Marseille sur la résurrection de la chair de Paul à Origène... Oui car si tout le monde à l’époque, païens compris, est globalement d’accord sur l’immortalité de l’âme, le concept de "résurrection de la chair" lui s’avère beaucoup plus problématique dans les détails ! Détails dans lesquels je ne rentrerai pas, pour ceux que ça intéresse une captation audio de la conférence sera sans doute mise en ligne d’ici peu sur le site Internet du couvent : <http://www.marseille.dominicains.com>. En fait j’y étais allé l’an dernier pour une conférence sur le renouveau catholique au XIXe siècle, sujet qui intéressait directement mon mémoire de cette année... Et en fait ce mois-ci ils m’ont renvoyé le programme, donc pourquoi se priver d’aller à une conférence quand elle est intéressante (et gratuite) ? Bon l’an dernier le thème était l’histoire de l’Eglise, là ça tourne plutôt autour des concepts de vie, mort, résurrection... Et même que si c’était pas marqué en titre sur la plaquette, suffit de regarder les sujets des conférences : «Résurrection de la chair? de Paul à Origène», «Images de la mort dans l’Antiquité chrétienne», «Vie et mort dans les Psaumes», «Vie et mort chez Saint Paul», «Vie et mort dans la mystique rhénano-flamande», «Vie et mort dans l’art», «La mort et l’au-delà dans la pensée de Joseph Ratzinger» (tiens Joe ! ça faisait longtemps !), etc. ...bon je vais sans doute pas me les faire toutes parce que là ça fait un peu obsessionnel tout de même ! :D

- Mercredi matin, séminaire sur la modernité. Texte étudié : «L’albatros» de Baudelaire. Tout le monde arrive en tirant une tronche de six pieds de long, persuadé que si ce texte avait quelque chose d’intéressant à dire, on s’en serait déjà rendu compte quand on l’a étudié et réétudié et re-réétudié dans nos vertes années de collège et de lycée. Entrée du prof... suivie de deux heures de décorticage en règle ; métrique, images, intertextualité, calembours, j’en passe et tout y passe. But du jeu : nous faire nous rendre compte que le sens du poème est tout sauf celui qu’on nous rabâche habituellement. Et là ce texte qui répugnait même les plus baudelairophiles d’entre nous devient subitement passionnant. Saupoudrez le tout de quelques anecdotes sordides sur Mme de Staël pour relever un petit peu, et hop : dégustation. Chapeau l’artiste !

- L’après-midi, cinoche. Film étudié – pardon – film visionné : Les frères Grimm de Terry Gilliam. Bon alors là, que dire, et surtout comment le dire ? Car croyez-moi ça me fait vraiment mal de dire du mal d’un film de Gilliam. Parce que là on parle du gars qui a réalisé Sacré Graal, Brazil, Les aventures du baron de Münchausen, Fisher King, L’armée des douze singes (petite baisse de régime sur celui-là mais on va pas chipoter) et Las Vegas Parano. Parce que Lost in la Mancha ne nous as pas consolé du dépit de ne jamais voir L’homme qui tua Don Quichotte, sans parler de l’abandon du projet de Good omens (je m’étais éclaté à lire le livre il y a bien des années et la perspective de le voir adapter par Gilliam me faisait sauter de joie, ou peu s’en faut). Parce qu’il fait partie des artistes qui tentent encore et toujours, malgré tout, de résister au Grand Méchant Système Hollywoodien. Pourtant j’ai la tenace impression que Les frères Grimm est son moins bon film depuis Bandits, bandits. Hélas. L’idée de départ pouvait paraître séduisante (et n’était pas sans rappeler Munchaüsen) : imaginons que les frères Grimm, avant de devenir les célèbres conteurs que l’on sait, aient commencé comme escrocs parcourant la campagne allemande en se faisant payer pour débarrasser les villageois crédules de monstres, fantômes et autres sorcières, tous mis en scène par des complices. Jusqu’au moment où, dans un village où les fillettes se font enlever les unes après les autres, ils se retrouvent confronté à la "réalité" d’un conte de fées macabre...

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Hélas le scénario cafouille. Gilliam bascule de la fantaisie baroque au caricatural grotesque. On ne s’attache à aucun moment aux personnages, pas aidés d’ailleurs par un miscasting évident : si Monica Belluci est sublimissime (comme souvent me direz-vous) et colle parfaitement à son personnage de sorcière immortelle et narcissique, si on sent bien qu’avec un meilleur texte et une meilleure direction d’acteurs Jonathan Pryce aurait pu faire quelque chose d’intéressant de son rôle d’infâme gouverneur français, aucun des deux frangins (Heath Ledger et Matt Damon) n’est crédible une seule seconde, Peter Stormare en maître ès tortures italien encore moins, et ce n’est pas Lena Heady avec ses allures de top-model égarée dans un rôle de bouseuse sans peur et sans reproche qui va sauver l’affaire. Le salut ne viendra pas non plus du côté de la réalisation, tant on a également connu Gilliam – ô combien – plus inspiré. Bref, alors que le voir s’intéresser au thème du conte était plus que prometteur, Gilliam nous livre avec Les frères Grimm un film qui dans ses meilleurs moments ne fait que nous rappeler le Sleepy Hollow de Tim Burton ou même le Village de M. Night Shyamalan comme pour mieux souligner vis-à-vis d’eux sa propre infériorité. Heureusement, on nous annonce pour dans quelques mois la sortie d’un nouveau film, Tideland, qui pour le peu que j’en sais a l’air de lorgner plutôt du côté de Fisher King : croisons les doigts...

- Mercredi soir : théâtre. Au programme du Jeu de Paume à Aix une pièce méconnue d’Alexandre Dumas, Angèle, mise en scène par Gilles Gleizes dont j’avais déjà pu apprécier le travail il y a quelques années sur Gabriel(le) d’après George Sand : le petit malin s’est fait une spécialité de l’exhumation de pièces oubliées, et, n’ayant pas à supporter le poids de multiple prédécesseurs, n’a pas non plus à se croire obligé de faire assaut d’originalité à tout prix dans sa mise en scène (toute personne qui fréquente un peu régulièrement les théâtres voit de quoi je veux parler : ça peut parfois être très bien... mais ça peut aussi être atroce). Celle-ci sera donc sobre, efficace, élégante : rien à redire. Quant à la pièce, dégagée par quelques invisibles coups de burin de ses répliques les plus mélodramatiques qui auraient pu faire gangue, c’est un véritable petit bijou, froid et brillant, cruel et drôle.

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Ruiné par un procès injuste après la mort de son père, et ayant vérifié par lui-même l’impossibilité de refaire sa fortune par des moyens que la morale approuve, Alfred a décidé, comme tant de Rastignac et autres Bel-Ami de l’époque, de parvenir dans les plus hautes sphères de la société par les femmes. Hélas, la Révolution de Juillet et les changements politiques qui en découlent ont en trois jours seulement ruiné cinq ans d’échafaudages savants. En véritable homme d’action, Alfred réévalue aussitôt ses projets et abandonne sa dernière maîtresse en date, une aristocrate qui a perdu toute influence, pour entreprendre la conquête d’Angèle, 16 ans, fille de la veuve d’un général d’Empire. En abusant l’adolescente fraîche sortie du couvent, il espère forcer la mère à accepter le mariage, puis utiliser belle-maman, à qui la nouvelle donne politique promet un fulgurant retour en grâce, pour obtenir une situation. Mais il découvre un peu tard que cette dernière est encore relativement jeune (elle n’a qu’une trentaine d’années) et bien séduisante... Changeant à nouveau ses projets, Alfred laisse là Angèle et s’envole pour Paris aux côtés de sa mère. Tout semble s’ouvrir à lui... à moins qu’il n’ait déjà, sans le savoir, semé les graines de sa propre destruction.

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Comme un certain nombre de personnages de Dumas, Alfred est un héros noir mais fascinant. Seul un vieux reste d’honneur mal placé viendra mettre un terme à sa carrière, que rien sans cela n’aurait contrarié. Du reste, sans qu’on puisse réellement parler d’adaptation ou de transposition, on retrouve dans Angèle un grand nombre d’éléments (types de personnages, situations) qui rappellent furieusement Les Liaisons dangereuses. Mais les temps ont changé et l’appât du gain et du pouvoir ont désormais remplacé des passions plus charnelles – puisque, comme dirait M. V***, avec la Monarchie de Juillet nous sommes entré dans la modernité (private joke...).

[Les photos sont extraites de ce site que je ne saurais trop vous encourager à visiter : <http://photosdespectacles.free.fr/sujets/angele>]

- Jeudi je passe, j’en ai marre de dire du mal de mon patron, c’est déjà assez répétitif à vivre...

- Vendredi, colloque international «Voltaire et l’hybridité des genres» à Nice. Bon, en temps normal, je n’aurais pas fait plusieurs centaines de kilomètres pour aller assister à un colloque, a fortiori à un colloque qui n’a que peu de rapports (osons le dire : même aucun !) avec mon sujet de mémoire. Mais Mme K***, ma directrice de recherche, qui à quelques années de la retraite se considère elle-même comme un dinosaure, a décidé que le système actuel ne valait pas tripette et que réforme ou pas, elle se débrouillerait pour mettre en place un séminaire "à l’ancienne", c’est-à-dire 1/ qui nous aide concrètement pour nos mémoires, et 2/ qui nous ouvre l’accès au monde de la recherche. C’est dans cette dernière optique qu’elle nous a fait inviter à ce colloque par le CAER-18 (la société savante des dixhuitièmistes de l’Université).

Ceci inclut :

...la prise en charge du déplacement – sous forme de co-voiturage avec la prof, mais bon, en même temps on allait pas louer un bus pour cinq personnes ! Seul prix à payer : se lever avant l’aurore et se faire questionner pendant le trajet sur l’avancée (très limitée) de ses recherches quand on est encore à moitié endormi. «Concrètement, vous pensez à quoi pour votre plan ?» – «Euh... eh bien... il y aurait une partie consacrée au thème du secret... euh... une à la notion d’ordre... et une... euh..........» – « Parce que si vous traitez, comme nous l’avons dit, de l’influence des Lumières, vous ne pouvez pas passer à côté de la question de l’éducation.» – «L’éducation! Voilàààà! c’était ça mon troisième thème dont je ne me souvenais plus! D’ailleurs rappelez-vous, je vous en avais parlé quand je vous avais présenté mon projet...» – «C’est vrai... Bon, mais alors quand vous me parlez de l’ordre, vous pensez à quoi, exactement?» – «Euh...........» Sous-entendu : mais comment vous voulez que je définisse un plan alors que je n’ai même pas encore lu toutes les œuvres de mon corpus qui reste d’ailleurs à définir ??!

...la participation au colloque : même sans rapport direct avec mon sujet de recherche, écouter les plus grands noms de la recherche voltairienne mondiale (comme Jean Dagen, Nicholas Cronk, Patrick Lee...) est toujours fort instructif et pas déplaisant du tout !

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...enfin, la prise en charge du repas sur place entre midi et deux, dans un "petit" restaurant de la Promenade des Anglais (je connais un responsable de l’Université qui va être content quand il va voir arriver la facture! :D) à discuter gaiement avec lesdits plus grands noms de la recherche voltairienne mondiale. Le must c’est quand même quand votre prof vous présente vous et votre sujet de recherche, et que Patrick Lee vous demande si ce n’est pas de vous cet article qu’il a lu la semaine dernière justement sur ce sujet-là... Euh non, moi y en n’être encore qu’un humble étudiant de master, je ne publie point encore d’article!! :-D

En bref une journée fort agréable et instructive, qui nous aura permis, non seulement de faire une zolie promenade à Nice, mais de suivre un colloque enrichissant, de rencontrer des chercheurs de renom, et incidemment de faire avancer nos propres recherches (car une fois sorti du coma, les discussions avec la prof ont pu être plus constructives), le tout tous frais payés par l’Université de Provence que je peux remercier ici, depuis le temps que je décris ses dysfonctionnements, il est juste que je note aussi quand elle fait quelque chose de bien pour ses étudiants (bon pour ceux qui se demanderaient où nous en sommes des problèmes d’inscription évoqués dans les posts précédents, ne craignez rien, rien n’a changé ni ne s’est arrangé, nous sommes toujours en train d’errer dans les ténèbres, là où il y a des pleurs et des grincements de dents...).

- Vendredi soir, une fois raccompagné à Aix à la nuit tombée, je consulte mon portable à la recherche d’un message d’un ami qui devait organiser une soirée le soir même et me communiquer dans la journée le point de rendez-vous. Précisons pour la bonne compréhension de ce qui va suivre que l’ami en question, dont je tairai le nom, était dans un état de grosse, très grosse, hénaurme déprime suite à la phase finale du lent et douloureux naufrage d’une histoire sentimentale passablement compliquée et surtout mal gérée (ou comment faire en sorte qu’une relation commencée sous les meilleurs auspices prenne brutalement fin au bout de 48h puis se traîne pendant plus d’un mois dans les limbes génératrices de souffrance du «soyons amis mais téléphonons-nous tous les soirs pour nous dire que ah si on pouvait on voudrait tous les deux être bien plus que ça»). Autant dire que, même non-officiellement, la soirée entre amis avait des allures fortement marquées d’opération de remonte-moral manu militari. Je consulte donc mon portable : pas de message. J’appelle : répondeur. Oulah, ça commence mal. Alors que je me demande que faire, l’ami en question me rappelle et m’explique que finalement, n’ayant pu se décider à choisir un restaurant, il a décidé de laisser tomber la soirée. En oubliant juste d’avertir les personnes qui devaient venir... Huuuuuuuuuuum... C’est pas grave, super-Léo est là pour tout organiser et tout coordonner avec son portable en direct live depuis sa voiture garée sur le parking du resto-U à 8h du soir! Super-Léo, le partenaire indispensable de vos soirées réussies! Super-Léo, celui qui quand il part, complètement crevé à minuit et demi, a super trop l’air d’un zombie!

18.10.05

Here comes the rain again

AVERTISSEMENT : Ce post allait être tellement long (même selon mes critères) que j’ai dû le retravailler pour qu’il soit plus bref ! Vous n’imaginez pas à quoi vous avez échappé...


Dans les dernières lignes de son post précédent, l’auteur s’interrogeait sans avoir l’air d’y toucher sur la possibilité de tenir un blog quand tout semble aller bien dans sa vie : une fille merveilleuse qu’il aime et qui l’aime, des séminaires de master-2 qui jusque là avaient l’air plutôt intéressants, la disparition (au moins pour ce qui le concernait) des problèmes administratifs à l’horizon, bref, même s’il y a déjà tellement de blogs de dépressifs et d’ados en crise qu’il faut bien équilibrer un peu la Toile, tant de bonheur et de bons sentiments étalés sur des lignes et des lignes risquaient de devenir franchement irritants. Heureusement, on peut toujours compter sur de bonnes âmes pour venir au secours d’un blog à la dérive.

Merci donc à la connasse, propriétaire d’une Fiat Punto blanche et d’un sens civique digne d’un coucou, qui s’est garée mardi à l’Arc de Meyran sur le seul passage disponible, de façon à bloquer plus d’une dizaine de voitures (dont la mienne) pendant plusieurs heures. – Et avant que vous ne vous mettiez à crier au machisme éhonté et aux clichés de la misogynie ordinaire, je signale que j’ai commencé par supposer que c’était un mec, mais qu’après vérification en détail du véhicule la grosse peluche d’éléphant rose pâle sur le tableau de bord m’a conduit à réviser ce jugement. Et non, a contrario ce n’est pas parce que c’est une fille que je me suis retenu de lui exploser la vitre arrière, de lui péter le rétroviseur côté conducteur, et de graver des symboles kabbaliques et cabalistiques divers avec ma clé sur toute sa carrosserie, ça c’est simplement parce que je suis lâche.

Merci à mon ex d’avoir eu la délicate attention, quand nous nous sommes rendu les affaires que nous nous étions prêtés durant notre relation (livres, CDs, etc.), de me rendre en même temps un cadeau que je lui avais fait. C’est un beau geste, qui me laisse dans l’agréable alternative, soit de conserver pieusement les reliques de ma relation défunte, soit de me charger du sale boulot de le détruire moi-même. J’apprécie. Avoir tourné la page n’impliquait pas pour moi de renier la sincérité de ce que j’avais vécu... mais cette vision des choses ne doit pas être partagée par tout le monde, apparemment.

Et enfin quand les humains se comportent de façon correcte, cela ne veut pas dire que je sois à l’abri d’un incident, du genre : séminaire de XVIIIe, je retire mes lunettes de mon nez, et je me retrouve soudain avec deux morceaux de lunettes dans les mains... Et comme je suis quelqu’un de pas doué, j’ai bien fait attention à conserver la branche cassée pendant tout le séminaire... pour ensuite la perdre lors d’un déplacement de quelques minutes à peine entre deux salles. « Si jamais vous la retrouvez, prévenez-nous ! » m’a dit l’opticien le soir. Aucun problème, il suffit de chercher un peu... entre le bâtiment de la fac de lettres, 2e étage, couloir C, et les préfabriqués en face de la bibliothèque universitaire – bref un tout petit petit petit espace parcouru à chaque minute par quelques milliers d’étudiants... Car comme en plus d’être pas doué j’ai pas de bol, la référence de la branche manquante se trouvait, justement, ben sur la branche manquante. Du coup il a fallu que l’opticien envoie mes lunettes à son fournisseur afin que celui-ci puisse lui renvoyer avec la bonne branche remplacée... Mais quand ? là est toute la question.

Changement d’histoire, sinon de décor. Mercredi je suis allé à la Division de l’Etudiant pour récupérer une feuille de notes nécessaire à ma demande de bourse sur critères étudiants. Je ne m’étendrai pas sur les menues péripéties de la démarche car la personne en face de moi s’est montrée très gentille... incompétente certes... mais très gentille (comme dans : « Vous savez Thérèse, je n’aime pas dire du mal des gens, mais effectivement... elle est gentille ! » :D). Au bout d’un certain temps j’ai donc pu obtenir la fameuse feuille de notes, avec même une bonne surprise à la clé, la moyenne qui était indiquée dessus était supérieure de quelques dixièmes au résultat de mes propres calculs, et la dame en question m’a même affirmé (ça vaut ce que ça vaut, venant d’elle, mais bon...) que quand le jury se réunirait il pourrait même m’octroyer encore les quelques dixièmes supplémentaires qui me séparent de la mention supérieure. Muni de ce précieux document et de quelques autres – photocopie de ma carte d’étudiant de l’année passée, lettre de recommandation de Mme R***, ma directrice de recherche de master-1, qui me l’avait donnée dans une enveloppe fermée que je n’avais pas oser ouvrir –, j’ai pu aller vendredi matin déposer ma demande de bourse. Et je n’étais pas le seul ! Tout le couloir du bureau 10 était rempli de condisciples faisant la queue leurs dossiers à la main. Je me suis placé au bout de la file, une autre fille est arrivée, s’est placée derrière moi, et là on a vu débarquer une secrétaire : « Qui est arrivée en dernier ?? » – la fille : « Moi. » – la secrétaire : « Bon alors vous dites à tous ceux qui arriveraient après vous que pour ce matin ça va pas être possible hein, on peut pas tous vous faire passer avant midi, dites-leur de revenir cet après-midi, ou même lundi ce serait mieux !!! ». Okayyyy, il est dix heures et quart, ça commence bien. Mais ça commençait seulement ! :D

J’entends discuter les personnes devant moi et émerge de la conversation l’absolue nécessité d’avoir dans son dossier un coup de tampon de l’UFR que, moi non plus, je n’ai pas. A partir de là c’est la course car s’approche l’heure fatidique de la fermeture du secrétariat (je parle de ses horaires de fermeture "normale", ou du moins présentée comme telle). On m’avait dit que la secrétaire était de retour, désinformation ! Je me retrouve face à une jeune femme à l’accent brésilien et à peine moins paumée que les étudiants à qui elle essaye de répondre, tandis que – encore plus surprenant ! – c’est le directeur de l’UFR en personne qui est assis derrière le bureau de la secrétaire et tente de régler des problèmes sur l’ordinateur, tout en expliquant à son interlocuteur au téléphone qu’en général il essaye de rester plutôt zen mais qu’actuellement la seule chose qui le retienne de déposer sa démission c’est qu’il a la flemme de ranger son bureau pour son successeur... Hélas la remplaçante brésilienne m’apprends que j’a commis l’erreur fatale : la signature réclamée en-dessous des informations me concernant n’était pas la mienne, mais celle de ma prof. Catastrophe ! Elle ne peut pas prendre la responsabilité de me tamponner une feuille que j’ai signée sans avoir la preuve que la prof l’aurait bien signée, elle. Je me résous à ouvrir la lettre de recommandation de ma prof, mais rien n’y fait, elle peut pas, elle sait pas, et elle reste plantée là, les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi, oups pardon ça c’est du Balavoine.... Au bout de quelques minutes le directeur de l’UFR se rend compte que la foule de ceux qui n’ont pu trouver de réponse auprès de la pseudo-secrétaire-remplaçante et qui patiente devant lui grossit et lâche ce qu’il est en train de faire pour s’occuper de nous. Je tends ma feuille en expliquant mon déplorable cas, je suis désolé mais j’ai fait une erreur, j’ai cru que c’était à moi de signer ici – il récupère ma feuille, vérifie d’un coup d’œil l’entête et la signature de la lettre de recommandation, barre ma signature, inscrit « vu et contresigné », signe, un coup de tampon de l’UFR, et me rend ma feuille. Temps de l’opération : quinze secondes. Merciiiiiii !

Puisque la lettre de recommandation était désormais ouverte, je n’avais plus de raison de ne pas la lire... et euh... en fait j’avoue l’avoir carrément photocopiée, parce que c’est quand même pas tous les jours qu’on a l’occasion de lire une pleine page à sa propre louange ! :D
– Et comme je suis un être mégalomane et prétentieux je ne résiste pas à l’envie de vous en communiquer une partie du contenu ! – J’apprends ainsi que je « compte parmi les étudiants les plus studieux, cultivés et appliqués dont [elle ait] eu la responsabilité » en licence puis en maîtrise, que ma « finesse d’esprit », mon « ingéniosité » et ma « capacité de travail sont évidentes à la lecture de [mes] travaux écrits », que mon « patrimoine culturel » (quézaco ?) est « riche et varié », que mon « sujet difficile » (merci de le reconnaître...) « a révélé une perspective d’approche originale et une solide maîtrise de [ma] culture littéraire en général » ; il est également question de mes « aptitudes didactiques » et j’en passe... (Si vous entendez depuis quelques instants un son répétitif FLATTE FLATTE FLATTE FLATTE, pas de panique, ça ne vient pas de votre ordinateur mais de moi.)

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Première réaction de mon père quand je l’ai lue à mes parents : « Tu l’as payée combien ? ».
Première réaction de Sophie : « Tu lui as fait QUOI exactement à ta prof ? » (question suivie d’une deuxième : « Et pourquoi elle met des robes à fleurs quand elle vient te voir ?? » :D).
Première réaction d’Hervé : « Avoue, tu l’as chopée dans les rayonnages de la B.S. en train de faire des trucs avec un autre prof ! »

Bon à mon avis c’est surtout le sentiment de culpabilité de n’avoir « pas été très présente » qui a dû pas mal jouer !


...Ah, oui, avec tout ça j’allais presque oublier. J’ai donc pu déposer ma demande de bourse. On m’a annoncé que j’aurais une réponse d’ici... fin novembre.

10.10.05

Si par hasard, sur l’Pont des Arts... [CENSURE]

Ce post sera essentiellement composé de zolies photos (avis subjectif et que je ne vous oblige par à partager, bien sûr !) prises ce week-end à Paris, et plus particulièrement dimanche soir à l’occasion de notre "sortie" à la Comédie Française. Trajet aller :

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...et trajet retour :

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Je vous aurais bien raconté l’épisode 100% garanti épique de la traversée du Pont des Arts... mais un censeur jaloux qui tient à son image m’a interdit de le publier ici... :D (Par contre sur MSN j’ai le droit, alors ceux qui ont mon adresse... :D On ne musellera pas la liberté d’info !)

En dehors de ça... bon ben en fait tout le reste c’est privé ! – Je vous interdis pas d’essayer d’imaginer, mais autant vous prévenir, à mon avis ça m’étonnerait que vous arriviez à tomber juste... :D Alors voilà... clap final sur ces 48 heures !

Post-scriptum : oui certes ce post est court (par rapport à mes habitudes)... mais c’est bien connu : les gens heureux n’ont pas d’histoire...

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7.10.05

Whaaaaaaaaaaaaaaaat is your Quest ?

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Il était une fois une fac de lettres remplie d’étudiants qui, le mois d’octobre bien entamé, erraient dans les couloirs sans savoir s’ils allaient pouvoir s’inscrire ou pas. La date de validité de leurs cartes d’étudiants de l’année précédente était dépassée, ils ne pouvaient plus emprunter de livres avec à la bibliothèque universitaire, n’avaient plus droit à la sécurité sociale. Certains, encore moins favorisés, étaient menacés d’être mis à la porte de la cité universitaire, faute de pouvoir présenter une carte prouvant qu’ils étaient bien étudiants, ou s’interrogeaient sur l’opportunité de se rabattre sur la préparation du CAPES, avec ce problème supplémentaire qu’ils ne pouvaient pas attendre indéfiniment une réponse car il y a une date-limite pour l’inscription au CAPES. Les professeurs les plaignaient amèrement, compatissaient à leur souffrance (enfin, certains d'entre eux en tout cas...), mais aucun d’eux ne semblaient en mesure de bouger le petit doigt pour changer quelque chose à la situation.

Hier j’ai plus ou moins fortuitement rencontré Mme C***, grande responsable du master pour le département de Lettres Modernes. La brève discussion que j’ai eu avec elle m’a permis d’assembler toutes les pièces du puzzle que j’avais pu collecter ses jours derniers ("indiscrétions" de professeurs, étrange impossibilité d’obtenir une feuille de notes à la Division de l’Etudiant, errances susmentionnées de deux amis pour qui je croise ici les doigts). Je suis donc ainsi en mesure de révéler enfin toute la vérité sur cette sombre histoire. Bande de petits veinards que vous n’avez même pas conscience d’être!

Mais avant d’en arriver là, et bravant fièrement le risque d'être un peu long (mais vous avez l'habitude...), je vais me permettre d'accumuler à la suite les uns des autres les différents discours que l'on nous a tenu au cours de la dernière année et demie concernant les conditions d'admission en master-2 à l'Université de Provence, département de Lettres Modernes (oui car dans les autres départements, bizarrement, ça a l'air de marcher beaucoup mieux), afin que vous puissiez bien vous rendre compte des subtils glissements qui se sont opérés au fur et à mesure. Et encore, je schématise!

Ce qu’on nous a dit au moment de la réforme LMD :
Les conditions de passage de master-1 à master-2 resteront les mêmes que pour le passage de maîtrise à DEA: mention "très bien" obligatoire, ou rapport de soutien du directeur de recherche (qui supervise le mémoire principal), le tout examiné par un jury. Je suis apparemment l'un des rares à remarquer à l'époque que le mémoire principal étant déplacé en seconde année, fonder le passage sur le rapport d'un directeur de recherche qui n'a pas encore dirigié vos recherches va s'avérer problématique.

Ce qu'on nous a dit l'année dernière :
Etant donné le bordel monstre, la mauvaise organisation de certain cours, et autres joyeusetés du même ordre, l'on sera sans doute un peu plus indulgent que prévu. Le directeur de recherche de deuxième année (qu'on est prié de choisir à l'avance et de contacter en conséquence) donnera son avis positif sur le passage, point déterminant basé essentiellement sur le fait qu'il vous "sentira" ou non l'âme d'un futur chercheur (en gros s'il vous voit comme un collègue potentiel). Un jury se réunira par la suite et examinera tous les cas.

Ce qu'on nous a dit à la réunion de pré-rentrée (mi-septembre 2005) :
Le directeur de recherche du mémoire effectué en première année (finalement...) donne son avis positif pour le passage (c'est d'ailleurs moi qui l'ait appris à ma prof principale de l'an prochain, Mme K***, qui voulait absolument signer ma feuille : c'est dingue comme les infos circulent bien non?). Il n'y a pas de numerus closus, rien ne s'oppose théoriquement à ce que soient acceptés en master-2 des élèves qui n'auraient "que" 14 de moyenne, voire même, peut-être, 13... Un rapport du directeur de recherche est exigé uniquement pour ceux qui n'ont pas de mention (donc moins de 12). Un jury se réunira en octobre pour examiner tous les cas.

Ce qui se passe réellement (fin septembre / début octobre 2005) :
Face au grand n’importe quoi administratif et à l'afflux massifs d'étudiants venus réclamer leurs notes, la secrétaire a craquée et s'est enfuie en congé maladie à durée indéterminée (les profs espèrent qu'elle rentrera lundi...). Détail intéressant, elle est partie AVANT de rentrer quelque note que ce fut dans le logiciel Apogée, logiciel qui gère nos notes et résultats à tous. Pour tous ceux qui comme moi ont soutenu leur mémoire en septembre, aucun résultat n'est donc disponible. Comme, pour éviter les tripatouillages de notes frauduleux, il est loin d'être permis à tout le monde d'accéder au saint des saints Apogée, la secrétaire était la seule (avec le président de l’Université) à posséder le code d’accès et les profs eux-mêmes ne peuvent rentrer les notes manquantes de tous ceux qui comme moi ont soutenu leur mémoire en septembre – et nous sommes une forte proportion, surtout si on ajoute à ceux qui n’ont pas pu boucler leur travail en juin, les petits malins qui ont fait exprès d'attendre septembre pour soutenir, être ainsi inscrits d’office à la session de rattrapage et pouvoir ainsi repasser certains U.V. et gratter des points. En conséquence, le jury qui devait se réunir hier jeudi a été ajourné sine die faute de notes à examiner, toutes les demandes sont transmises à la Division de l’Etudiant et devraient être acceptées « pour l’instant », histoire que nous ayons enfin une carte d’étudiant et tout ce qui y est lié, en attendant une hypothétique confirmation future… De toute façon, pour gagner du temps (ou plutôt le rattraper), toutes les demandes émanant d’un étudiant ayant une mention, quelle qu’elle soit, seront acceptées par principe.


Là normalement c’est le moment où je glisse une brillante formule (enfin, j’essaye !...) pour finir mon post en beauté, mais devant une si admirable organisation, chef-d’œuvre de l’esprit humain, les bras m’en tombent (comme dirait la Vénus de Milo) et je garde un silence respectueux.

4.10.05

Les affaires reprennent

Fin de mon année de master1 : vendredi 30 septembre midi. Début de mon année de master2 : mardi 4 octobre. Youhou ! vivent les vacances !


Vendredi :

Pour bien profiter desdites vacances, je commence par reprendre le chemin des salles obscures que j’avais quelque peu (ô euphémisme !) délaissées pendant l’été. Manque de bol, alors que j’avais beaucoup apprécié Le mystère de la chambre jaune il y a deux ans, la suite, Le parfum de la dame en noir, me déçoit quelque peu. Le rythme de tout le développement est très lent, le film se fait long (d’autant qu’en apparence au moins, il ne se passe pour ainsi dire rien) jusqu’à un final explicatif très rapide qui, en comparaison de ce qui précède, semble quant à lui bâclé. Le ton se veut plus mélancolique, plus grave, mais le réalisateur ne renonçant cependant pas à l’aspect plus ludique qu’il a voulu imprimer à son adaptation, le contraste passe mal, d’autant que ce qui pouvait sembler décalé et loufoque vire cette fois au ridicule, voire au grotesque (la mort de Vincent Elbaz). Le jeu des acteurs sonne faux et devient même franchement horripilant dans le cas de certains (je ne citerai pas de nom). Restent quelques scènes (le numéro de prestidigitation inaugural, le discours du prêtre...), quelques répliques savoureuses ("La petite fée s’est vengée de son tyran en le zigouillant avec la plus vieille flûte de l’humanité"), et toujours les références tintinophiles, mais ça fait peu. Bref l’alchimie ne fonctionne plus et j’aurais dû me méfier du caractère prémonitoire de ce mauvais départ pour mes quelques jours de repos.

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Samedi :

Alors que je comptais me réserver les délices de la grasse matinée, je suis tiré du lit vers 10h par un appel de mon ex qui tient à me féliciter car elle a – je ne sais trop comment (sans doute en passant par la page d’Hervé dont elle avait l’adresse) – lu mon blog et ainsi découvert l’existence de Sophie. Je ne sais pas si vous saisissez bien, tout de même, le caractère légèrement surréaliste de la situation. Bon, l’information n’avait rien de secret et je n’avais aucune raison de la lui cacher, pas de problème de ce côté-là, simplement il ne m’avait pas semblé opportun de lui signifier, lors de nos quelques conversations téléphoniques depuis la rupture, que je l’avais "remplacée" (je n’aime ni le terme ni ses connotations, mais il n’y en a pas d’autre). Là où ça devient en revanche du grand n’importe quoi – et un peu déplaisant ! –, c’est quand je reçois un peu plus tard un mail d’une de ses amies qui me dit avoir elle aussi lu mon blog et tient à apporter quelques "rectifications" quant à ce que j’écris de ma relation passée avec Claire. Bon sang mais qui est-ce qui le lit ce blog ??? Vous êtes qui, vous, là ??? Comment vous avez eu mon adresse ??!


Dimanche :

Réveillé par la douleur à cinq heures du mat’, encore un vaisseau sanguin qui a cru bon d’exploser dans mon œil droit (oui ça m’arrive de temps en temps). Bilan une journée passée sans pouvoir ni lire, ni regarder la télé, ni travailler sur mon ordinateur, en gros sans pouvoir rouvrir l’œil en présence d’une source de lumière autre que la lumière du jour, et encore, si elle est bien tamisée par des rideaux épais. Sieste forcée. Tout autre loisir m’étant interdit, j’en profite pour réécouter la Symphonie n°5 de Philip Glass (que je n’avais plus écoutée dans son intégralité depuis un certain temps) et quelques titres des Pink Floyd.


Lundi :

La douleur est partie mais je ne m’aventure tout de même pas à certaines activités : impossible donc de re-tenter un passage par une salle de ciné pour effacer la mauvaise impression de nos "retrouvailles" du vendredi avec un autre film (Les âmes grises par exemple). Je me permets simplement de faire un passage à la gare d’Aubagne pour faire l’acquisition d’une carte 12-25 qui me sera bien utile dans mes futurs déplacements sur Paris. Bon, non seulement ce n’est pas une "vraie carte" mais un billet de train tout moche sur lequel ils collent votre photo, mais en plus ils ont estropié mon nom de famille, bien que je l’aie consciencieusement épelé... Vivement la rentrée que j’en termine avec cette période de poisse !


Mardi :

La rentrée ! Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!! (cri de joie de l’étudiant pathologique qui retrouve enfin son élément).

Ayant eu vent – lors de ma conversation de samedi avec Claire – de l’existence d’une bourse étudiante délivrée par l’université à des étudiants de master2, je me présente relativement tôt à la fac pour tenter de récupérer le plus rapidement possible (car il faut rendre le dossier avant le 15 date limite) les papiers nécessaires à la demande. Je commence donc par me présenter à l’accueil pour demander dans quel bureau on me fournira lesdits papiers. Problème n°1 : la femme de l’accueil n’est pas du tout au courant de l’existence de ladite bourse ; ça commence bien. Je lui explique, et là problème n°2 : la femme de l’accueil n’a pas l’air de savoir non plus ce qu’est un master2. D’accooooooooord... Je reste zen et lui explique que ça correspond à bac+5, là elle comprend que ça correspond (plus ou moins et plutôt moins que plus, mais on va pas lui compliquer la comprenette à cette brave dame !) aux (anciens) DEA / DESS et que donc dans ce cas-là selon elle je dois sûrement aller au secrétariat du SCUFFUP. Ce que je fais. Sauf qu’une fois arrivé devant le secrétariat du SCUFFUP un petit papier scotché sur la porte m’informe qu’ils sont fermés pour la journée. Merde. J’avais oublié qu’avec les grèves, tout risquait d’être fermé à la fac. J’aurais pourtant dû y penser ! Faisant contre mauvaise fortune assaut d’imagination, je me dis qu’au cas où le SCUFFUP ne serait pas le bon endroit, autant aller me renseigner à la Division de l’Etudiant où l’on me donnera peut-être – qui sait ? – une réponse plus catégorique et éventuellement autre, ce qui éventuellement m’éviterait alors de perdre une (somme tout précieuse) journée supplémentaire. Oui... mais à la porte de la Division de l’Etudiant, un petit papier scotché sur la porte m’informe qu’ils sont fermés pour la journée (bis). [Détail aussi important qu’étrange : aucun ne semble être EN GREVE. Ils sont tous simplement FERMES LE MARDI 4 OCTOBRE. Plutôt étonnant si l’on se rappelle qu’il y a de cela quatre ans, la bibliothèque universitaire n’hésitait pas, elle, à annoncer clairement sur sa porte qu’elle était en grève par solidarité avec les cheminots parisiens (sic). Les choses ne changent pas forcément, mais la façon de les dire, oui : beau sujet de sociolinguistique.] Il est donc à ce moment-là 10h15 et je n’ai pas cours avant 14h.

Histoire de passer le temps je m’achemine vers le centre-ville d’Aix, et au passage si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi il m’est impossible de mettre la main sur l’édition en 1 coffret / 3 DVD (avec les bonus) de Kaamelott, parce que là j’en viens vraiment à me poser des questions. Par contre je suis tombé sur le tome 10 de Lone Wolf and Cub dont je n’osais pas espérer la sortie si tôt, donc content ! j’aurais pas tout à fait perdu ma matinée. Bref je musarde, et à midi je reprends la route de la fac et plus précisément du resto U. Quand j’arrive à l’orée du parking du resto U je me rends compte que :
1- il n’y a personne devant (bizarre)
2- les grilles sont fermées (très bizarre)
3- j’aperçois un petit papier blanc scotché dessus (bon ça va j’ai compris, demi-tour !).

C’est donc avec une joie incommensurable que, sur le parvis de la bibliothèque où pendant les travaux de la cafétéria une autre a été montée de fortune dans des préfabriqués, je savoure pour deux fois le prix d’un repas à peu près complet au resto U un sandwich poulet radioactif / mayonnaise, une pomme bien farineuse et une bouteille d’eau (dans l’ancienne kafet’ il y avait une fontaine où l’eau était gratis... visiblement ils n’ont pas réussi à la réinstaller dans sa nouvelle version... pur problème de logistique sans doute). Il est 13h.

Deuxième phase de mes opérations prévues pour la journée : camper devant la porte du bureau de Mme C***, responsable du master à qui je compte demander des informations sur mon passage en master2... J’ai vérifié le matin avant de partir sur le site internet de la fac, elle reçoit le mardi de 14h à 16h... Hélas il semblerait bien que le site internet de la fac ne soit (comme d’habitude) pas à jour puisqu’après vérification, eh non ! Mme C***, ce semestre, reçoit le jeudi de 11h à 13h !!

Je finis donc par rallier la salle où j’ai un séminaire et là – miracle ! en quelques discussions au sein du petit groupe d’étudiants présents, j’obtiens toutes les informations que je cherchais : où trouver le papier pour la demande de bourse, quels documents sont réclamés, où obtenir tout de suite un papier officiel avec mes notes et ma moyenne pour pouvoir demander le passage en master2 sans attendre trois mois que le secrétariat du département me l’envoie.

Moralité : la vie est belle quand même !... mais bon, si j’avais su, je serais venu directement à 14h.