7.10.05

Whaaaaaaaaaaaaaaaat is your Quest ?

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Il était une fois une fac de lettres remplie d’étudiants qui, le mois d’octobre bien entamé, erraient dans les couloirs sans savoir s’ils allaient pouvoir s’inscrire ou pas. La date de validité de leurs cartes d’étudiants de l’année précédente était dépassée, ils ne pouvaient plus emprunter de livres avec à la bibliothèque universitaire, n’avaient plus droit à la sécurité sociale. Certains, encore moins favorisés, étaient menacés d’être mis à la porte de la cité universitaire, faute de pouvoir présenter une carte prouvant qu’ils étaient bien étudiants, ou s’interrogeaient sur l’opportunité de se rabattre sur la préparation du CAPES, avec ce problème supplémentaire qu’ils ne pouvaient pas attendre indéfiniment une réponse car il y a une date-limite pour l’inscription au CAPES. Les professeurs les plaignaient amèrement, compatissaient à leur souffrance (enfin, certains d'entre eux en tout cas...), mais aucun d’eux ne semblaient en mesure de bouger le petit doigt pour changer quelque chose à la situation.

Hier j’ai plus ou moins fortuitement rencontré Mme C***, grande responsable du master pour le département de Lettres Modernes. La brève discussion que j’ai eu avec elle m’a permis d’assembler toutes les pièces du puzzle que j’avais pu collecter ses jours derniers ("indiscrétions" de professeurs, étrange impossibilité d’obtenir une feuille de notes à la Division de l’Etudiant, errances susmentionnées de deux amis pour qui je croise ici les doigts). Je suis donc ainsi en mesure de révéler enfin toute la vérité sur cette sombre histoire. Bande de petits veinards que vous n’avez même pas conscience d’être!

Mais avant d’en arriver là, et bravant fièrement le risque d'être un peu long (mais vous avez l'habitude...), je vais me permettre d'accumuler à la suite les uns des autres les différents discours que l'on nous a tenu au cours de la dernière année et demie concernant les conditions d'admission en master-2 à l'Université de Provence, département de Lettres Modernes (oui car dans les autres départements, bizarrement, ça a l'air de marcher beaucoup mieux), afin que vous puissiez bien vous rendre compte des subtils glissements qui se sont opérés au fur et à mesure. Et encore, je schématise!

Ce qu’on nous a dit au moment de la réforme LMD :
Les conditions de passage de master-1 à master-2 resteront les mêmes que pour le passage de maîtrise à DEA: mention "très bien" obligatoire, ou rapport de soutien du directeur de recherche (qui supervise le mémoire principal), le tout examiné par un jury. Je suis apparemment l'un des rares à remarquer à l'époque que le mémoire principal étant déplacé en seconde année, fonder le passage sur le rapport d'un directeur de recherche qui n'a pas encore dirigié vos recherches va s'avérer problématique.

Ce qu'on nous a dit l'année dernière :
Etant donné le bordel monstre, la mauvaise organisation de certain cours, et autres joyeusetés du même ordre, l'on sera sans doute un peu plus indulgent que prévu. Le directeur de recherche de deuxième année (qu'on est prié de choisir à l'avance et de contacter en conséquence) donnera son avis positif sur le passage, point déterminant basé essentiellement sur le fait qu'il vous "sentira" ou non l'âme d'un futur chercheur (en gros s'il vous voit comme un collègue potentiel). Un jury se réunira par la suite et examinera tous les cas.

Ce qu'on nous a dit à la réunion de pré-rentrée (mi-septembre 2005) :
Le directeur de recherche du mémoire effectué en première année (finalement...) donne son avis positif pour le passage (c'est d'ailleurs moi qui l'ait appris à ma prof principale de l'an prochain, Mme K***, qui voulait absolument signer ma feuille : c'est dingue comme les infos circulent bien non?). Il n'y a pas de numerus closus, rien ne s'oppose théoriquement à ce que soient acceptés en master-2 des élèves qui n'auraient "que" 14 de moyenne, voire même, peut-être, 13... Un rapport du directeur de recherche est exigé uniquement pour ceux qui n'ont pas de mention (donc moins de 12). Un jury se réunira en octobre pour examiner tous les cas.

Ce qui se passe réellement (fin septembre / début octobre 2005) :
Face au grand n’importe quoi administratif et à l'afflux massifs d'étudiants venus réclamer leurs notes, la secrétaire a craquée et s'est enfuie en congé maladie à durée indéterminée (les profs espèrent qu'elle rentrera lundi...). Détail intéressant, elle est partie AVANT de rentrer quelque note que ce fut dans le logiciel Apogée, logiciel qui gère nos notes et résultats à tous. Pour tous ceux qui comme moi ont soutenu leur mémoire en septembre, aucun résultat n'est donc disponible. Comme, pour éviter les tripatouillages de notes frauduleux, il est loin d'être permis à tout le monde d'accéder au saint des saints Apogée, la secrétaire était la seule (avec le président de l’Université) à posséder le code d’accès et les profs eux-mêmes ne peuvent rentrer les notes manquantes de tous ceux qui comme moi ont soutenu leur mémoire en septembre – et nous sommes une forte proportion, surtout si on ajoute à ceux qui n’ont pas pu boucler leur travail en juin, les petits malins qui ont fait exprès d'attendre septembre pour soutenir, être ainsi inscrits d’office à la session de rattrapage et pouvoir ainsi repasser certains U.V. et gratter des points. En conséquence, le jury qui devait se réunir hier jeudi a été ajourné sine die faute de notes à examiner, toutes les demandes sont transmises à la Division de l’Etudiant et devraient être acceptées « pour l’instant », histoire que nous ayons enfin une carte d’étudiant et tout ce qui y est lié, en attendant une hypothétique confirmation future… De toute façon, pour gagner du temps (ou plutôt le rattraper), toutes les demandes émanant d’un étudiant ayant une mention, quelle qu’elle soit, seront acceptées par principe.


Là normalement c’est le moment où je glisse une brillante formule (enfin, j’essaye !...) pour finir mon post en beauté, mais devant une si admirable organisation, chef-d’œuvre de l’esprit humain, les bras m’en tombent (comme dirait la Vénus de Milo) et je garde un silence respectueux.