28.9.05

Horoscope-Man a la patate

Cela fait quelques temps que je n’ai pas posté mais j’ai été légèrement occupé dans la semaine qui vient de s’écouler, ce qui vous donnera du moins la satisfaction de vous taper la lecture d’un nouveau post interminable (en même temps personne vous oblige à le lire, vous êtes là parce que vous le voulez bien, bande de pervers !). Comme depuis la fin du mois de juillet je me fais littéralement traquer par les horoscopes et notamment par celui de TV Hebdo (supplément gratuit de la Marseillaise) qui commente chaque semaine avec une précision diabolique chaque événement de ma vie sentimentale, c’est donc sous forme d’horoscope que j’évoquerai – non pas l’avenir, mais le passé – un passé proche à défaut d’être simple.

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CLIMAT GENERAL : ça va plutôt bien, merci !

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CÔTÉ CŒUR : Je vais enfin avoir l’occasion d’écrire des lignes et des lignes à la louange de ma douce amie, joie !!! C’est le moment de révéler l’identité de la personne mystère :-D :

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Non, pas lui ! Elle :

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J’ai nommé... Sophie !

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Pourquoi avoir autant attendu ? Euh ben parce qu’en fait je viens de passer cinq jours avec elle... mais qu’avant cela ça faisait presque trois semaines qu’on ne s’était pas vus... Explication : avec ma chance habituelle il a fallu que je me mette en couple avec une marseillaise... qui habite à Paris 98% du temps !

En effet mademoiselle a intégré l’Ecole des Chartes. Pour ceux qui ne sont pas familiers de ce genre de choses il s’agit d’une "Grande Ecole" (genre Normale Sup’, Polytechnique, etc.) accessible sur concours très sélect après un certain nombre d’années de prépa spécialisée, dans laquelle se regroupe une bande de dingues qui vont être payés par l’Etat pour étudier à haute dose du latin, de l’histoire et de l’histoire de l’art, et au final devenir archivistes ou conservateurs de musées nationaux. Le genre de personnes qui peuvent prendre cinq minutes dans une conversation téléphonique pour vous lire un passage de l’Enéide dans le texte parce que même si vous, vous ne comprenez pas un traître mot de latin, rien qu’aux sonorités on peut sentir la façon dont Virgile rend la description de l’Etna (expérience vécue ?... comment vous avez deviné ? :D). Bref l’Ecole des Chartes c’est à Paris et à Paris uniquement, ce qui va bien sûr poser un certain nombre de soucis logistiques, ni elle ni moi n’ayant franchement les moyens financiers de prendre le TGV toutes les semaines... Mais je crois que ça vaut le coup de supporter ces quelques désagréments pratiques.

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En effet elle est : jolie – drôle – tendre – intelligente – savante même, mais absolument pas élitiste (alors qu’elle pourrait) – sympathique – douce et sensuelle – attentionnée – merveilleuse... Avant de s’engager dans notre relation elle a pris le temps de mesurer les problèmes qui allaient se poser, et ça aussi je l’apprécie. Elle a des regards hyper-expressifs. Elle a des valeurs mais elle garde l’esprit ouvert. Elle n’est pas superficielle. Elle rougit quand on lui dit des compliments et aussi quand elle en fait (d’ailleurs si jamais elle s’aventure à lire ce post ça va être la fête des tomates :D). Elle est presque aussi bordélique que moi (si si c’est une qualité). Elle peut multiplier les grimaces à une allure vertigineuse. Elle s'est littéralement appropriée mes délires (en fait on est pas loin de faire un ménage à trois avec Latka!). Elle m’a initié à l’art subtil du nœud de cravate (le premier qui rigole je l’étrangle avec un foulard JMJ). Elle adore faire semblant d’essayer de me faire enrager autant que j’adore faire semblant d’essayer de la faire enrager. Après une mauvaise chute elle a réussi à réparer mon appareil photo numérique qui hurlait (enfin... bipait) à la mort, et ce par simple imposition des mains – je soupçonne la présence de fées parmi ses ancêtres. Et pour ceux qui s’étonneraient de me voir entonner un tel concert de louanges énamourées alors qu’à peine quelques posts plus tôt je me lamentais sur ma rupture avec mon ex, je répondrais : ben j’en suis le premier surpris ! Mais que voulez-vous ?

Imaginez la scène. Deux semaines plus tôt votre petite amie vous a largué (une semaine avant la date anniversaire de votre couple pour tout arranger). Vous avez noyé votre amer désespoir dans l’écriture d’un mémoire sur Fontaine. Connaissant vos antécédents en la matière, et en particulier votre timidité pathologique qui confine à la lâcheté pure et simple dans certains domaines et peut vous faire garder secrets plusieurs semaines, voire plusieurs mois, voire éventuellement plusieurs années, les sentiments que vous éprouvez pour quelqu’un, vous vous donnez statistiquement entre trois et cinq ans avant de vous retrouver à nouveau à couple. Au passage cette pensée purement égocentrique, alors que quelques heures auparavant vous pensiez encore en terme de "couple" (pour deux personnes alors que là vous ne pensez visiblement plus qu’à votre sort personnel), vous permet de prendre conscience que vous avez bien tourné la page sur votre précédente relation (bon faut dire que les amis qui se relaient sur MSN pour dire qu’en fait ils trouvaient votre ex antipathique, ça participe aussi). Une semaine plus tard vous partez aux Journées Mondiales de la Jeunesse sans aucune arrière-pensée à ce sujet, car vous n’êtes pas du genre à considérer ce genre de rassemblement comme une gigantesque occasion de rencontre (pas de rencontres de ce genre-là en tout cas) et que de toute façon vous vous donnez entre trois et cinq ans, etc., bon ça je l’ai déjà dit, on voit ceux qui suivent... et dans le car qui vous mène nuitamment vers l’Allemagne, vous commencez à partir dans un délire sur des mots croisés avec une jeune fille assise à quelques places de vous.

Le lendemain vous passez tout le trajet à discuter avec cette demoiselle avec qui vous avez des tas de choses en commun et qui s’avère, à la lumière du jour, charmante, ce qui ne gâte rien. Les jours passent et vous êtes toujours collés ensemble au point de vous attirer des vannes récurrentes de votre vieil ami le séminariste vietnamien rigolard (merci Martin pour nous avoir traqués pendant deux semaines !!), mais qu’importe car vous êtes bien avec elle, vous pouvez passer des heures à parler ensemble, et même quand vous vous présentez sous votre jour le moins attractif, ça ne la fait pas fuir. Au bout d’un moment la jeune fille se rend compte qu’il y a calmar géant (45 mètres) sous roche, et commence le temps des longs regards échangés sous les prétextes les plus bidons possibles, genre concours de celui qui détourne les yeux en dernier (ouais c’est ridicule et j’assume ! :D). Et là vous vous dites que vu qu’elle habite Paris et vous Marseille, si vous ne faites rien avant la fin du séjour, cette fille vous ne la reverrez JAMAIS. Il serait donc temps de faire un effort absolument surhumain, de zapper la période d’attente de un mois pour-être-sûr-que-vous-ne-vous-faites-pas-de-films et d’oser prendre dans votre main cette main gauche qu’elle laisse depuis dix minutes ostensiblement posée sur la table de cette cafétéria de la gare de Cologne où vous n’êtes que tous les deux !!!! :-D

(Pour la petite histoire non je n’ai pas pu me résoudre à prendre cette fameuse main à ce moment-là et je me suis couvert de ridicule ! :D Bon ça va arrêtez de vous moquer... J’ai quand même réussi à m’exprimer avant la fin du séjour et c’est l’essentiel !)

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(Ci-dessus c’est la tête qu’elle me fait quand elle veut faire semblant de bouder... Si si elle boude là ! Rajouter un léger «pfffff !» par dessus ça vous semblera peut-être plus convainquant... :D)

Donc voilà. Le gros problème est bien sûr celui de la distance géographique, aggravé par le fait que pour quelques mois encore elle n’a ni le téléphone ni internet chez elle à Paris... Après avoir tous les deux génocidé nos forfaits de portable en une seule soirée, nous avons donc dû envisager d’autres modes de communication et finalement elle squatte les cabines publiques de son quartier, elle m’envoie le numéro par texto et moi je l’appelle (merci mon opérateur de téléphone, 14 centimes l’appel quelle que soit la durée de la communication !). Outre le fait qu’entre l’écho dans la cabine et tous les bruits de la rue, ça manque un peu d’intimité, j’ai tout de même des scrupules à l’imaginer passer deux heures dans une cabine téléphonique quand viendra, d’ici peu de temps, le Grand Froid Parisien, mais elle m’assure qu’elle a eu le temps de s’acclimater alors... :-)

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(Pourquoi ai-je l’impression d’être comme ce personnage de Full Metal Alchemist qui passe son temps à saouler tout le monde en exhibant des photos de sa gamine toutes les trente secondes ? :D ...fin de la parenthèse !)

Et puis je me dis que le fait qu’on ne puisse passer que quelques jours ensemble par mois nous oblige à trouver à chaque fois le "petit plus" qui rehaussera le caractère exceptionnel de la rencontre. Début octobre quand je monte sur Paris elle m’emmènera à la Comédie Française (voir... « Les fables de La Fontaine » adaptées et mises en scène par Robert Wilson ! oui je sais ça me poursuit ! :D). Moi pour le jour de son arrivée je lui avais dit de réserver sa soirée mais sans lui dire pourquoi... Ah mademoiselle aime les surprises ! :D Elle m’a fait confiance et a accepté de jouer le jeu. Je l’ai emmené à Aix, on a mangé dans un restaurant asiatique que je connaissais et ensuite on a couru (elle... toujours sans savoir où on allait ! :D) pour être à l’heure à l’Institut de l’Image où ils donnaient Une question de vie ou de mort dans le cadre d’un cycle Michael Powell, un très beau film des années 40, à la fois original, drôle, poétique et romantique, dont je vous recommande chaudement la vision si jamais vous en avez l’occasion. Deux soirs plus tard c’était soirée au Patacrêpe à l’Escale avec des amis : Hervé et Marie, Pascal, Katia et même Caroline que je n’avais plus vu depuis plus d’un an (concours d’IUFM oblige). La soirée était fort sympathique et tout s’est très bien passé. Et puis en fait, même les soirs où on n’avait aucune sortie particulière de prévue, comme on peut rester des heures à discuter ou simplement à être l’un à côté de l’autre... ben en fait pendant cinq jours je me suis couché toutes les nuits entre 2 et 3h du mat’ ! je vous dis pas l’état dans lequel j’étais vers la fin ! :D Mais bon fallait bien profiter du moment présent, avant qu’elle ne reparte vers son exil lointain... Franchement on a passé six jours ensemble et j’ai l’impression que je pourrais passer toutes mes journées comme ça.

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TRAVAIL : Mercredi dernier à midi j’ai reçu un coup de téléphone de ma prof qui m’informait qu’elle avait récupéré mon mémoire (déposé à la fac deux semaines plus tôt...), qu’elle allait le lire très attentivement d’ici samedi, qu’elle me re-téléphonerait quand elle aurait fini et qu’on se verrait sans doute lundi. C’était la première fois que je réentendais sa voix depuis Pâques, j’étais content !! Lundi matin, alors que j’étais toujours sans nouvelle et que je me demandais quoi faire, elle me téléphone à 9h pour me donner rendez-vous à 15 (rendez-vous qui au coup de téléphone suivant sera finalement avancé à midi selon une technique propre à la fac de lettres).

Sophie m’avait accompagné sur Aix ce jour-là, elle m’a attendu dans le couloir pendant que je voyais ma prof. Le gag c’est quand elle l’a vu débarquer et surtout quand elle m’a vu aller vers elle et qu’elle a donc compris que oui, c’était une prof ! Pour bien comprendre le côté comique de la situation il faut savoir que ma prof est assez jeune (approximativement la trentaine), de l’avis estudiantin général plutôt bien de sa personne, et que ce jour-là elle était vêtue d’une robe légère... MDR.

Heureusement ma petite amie n’est pas jalouse. Cette parenthèse refermée revenons-en à ladite entrevue, lors de laquelle ma prof m’explique les quelques points qui ne vont pas dans mon mémoire, localisés principalement dans l’intro, la conclusion, et l’absence de liaisons entre les parties qui permettrait de rappeler en quoi tout ça a un rapport avec mon sujet... Ben oui car comme mon sujet est complètement creux, et qu’en plus ma prof, pour reprendre ses termes, n’a « pas été très présente » pour me guider... forcément pour remplir le nombre de pages réglementaire (et quelques autres...) j’ai préféré un peu broder en périphérie que de foncer dans le grand néant de mon absence de sujet. Donc à ce moment-là deux solutions : soit en 24 heures je me refais intégralement mon mémoire... soit je change mon titre pour qu’il cadre avec ce que j’ai fait et non avec ce que comptais faire. J’ai donc l’honneur de vous annoncer que je suis passé de la mise en scène de la réflexion sur l’écriture chez La Fontaine à : «La Fontaine en son miroir. Images de l’écrivain et du discours dans les Fables, les Contes et les Amours de Psyché». Certains d’entre vous ne voient peut-être pas la différence... mais pour un prof de fac ça veut dire beaucoup !

J’ai donc fait les retouches nécessaires, ça m’a pris un peu plus de temps que prévu, je pensais tout boucler en trois heures, j’y ai passé la soirée d’hier et toute la journée d’aujourd’hui. Initialement je devais passer lui rendre le travail fini entre dix heures et midi quand elle s’occupait des prérentrées, mais elle m’avait dit que si je ne pouvais lui laisser dans l’après-midi dans son bureau et qu’elle repasserait le soir à 17 heures... Je me suis arraché de chez moi à 16h la dernière ligne retouchée – travaux dans la rue qui mène à l’autoroute, obligé de faire tout le détour par Aubagne, un quart d’heure de perdu et meeeeeeeeeeerde – j’arrive à Aix, je fais relier le mémoire, je monte à son bureau (bâtiment C, deuxième étage), j’arrive devant sa porte à 16h53 heure de mon portable qui retarde un peu. Et là je me dis : qu’est-ce que je fais, je le laisse dans la boîte aux lettres (accrochée sur la porte du bureau) ou je rentre le déposer au risque de gêner quelqu’un qui est en train de passer un oral à l’intérieur avec un autre prof ? 45 secondes de réflexion passent... et d’un coup qui vois-je arriver dans le couloir ? Ma prof !

Je la salue et lui tend alors le mémoire en prenant l’air ultra-bright du mec qui a prévu de passer exactement à ce moment-là pour pouvoir lui rendre le travail en main propre !

Elle : «Mais comment saviez-vous que j’allais passer à cinq heures ?»
Moi : «Mais c’est vous me l’aviez dit madame !»

Ceci, chers lecteurs et lectrices, ça s’appelle la clâsse ! :-D

Bon allez vendredi matin je soutiens le mémoire, et à midi je pourrais officiellement me considérer comme en vacances... jusqu’à la reprise des cours mardi bien sûr !

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(Cette photo n’a rien à faire là... mais c’est pas grave ! c’est ma page et si je veux la remplir de photos de ma chère et tendre c’est mon droit le plus strict et le plus absolu !)


Bon, pour ce qui est de l’aspect moins scolaire mais plus financier du mot "travail", j’ai appris hier que je n’étais pas pris à la B.U.. Je suis bon pour supporter encore quelques semaines patron-adoré, du moins jusqu’à ce que je pose des annonces pour donner des cours particuliers et que quelqu’un veuille bien y répondre... Sachant que j’ai reçu le mail m’en informant le même jour où j’ai reconduit Sophie à la gare pour qu’elle reparte sur Paris, qui était également le jour où j’ai dû travailler toute la soirée sur les ultimes retouches sur mon mémoire à rendre le lendemain, je vous dis pas comme la date du 27 septembre a été à marquer d’une pierre blanche tellement j’étais dans l’allégresse...

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SANTÉ : Saletés de moustiques !!

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MON DERNIER VRAI HOROSCOPE DE MAGAZINE EN DATE (pour le fun...) : « Climat général : vous devez éviter de vous laisser accaparer par trop d’heures de travail, même s’il faut vous engager dans des entreprises et faire vos preuves. Côté cœur : sous les feux croisés de Vénus et de Mars, vous ressentirez un mélange de fierté et de timidité, de tendresse et de cruauté, de sensualité et de réserve vis-à-vis de votre partenaire. »

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