Benediktus, qui venit in nomine Domini…



Je suis de retour !

Je ne vous cache pas que j’ai été content de retrouver une douche chaude, de la "vraie" nourriture (oui car la bouffe c’est toujours LE problème majeur aux JMJ… et même si c’était moins pire qu’à Toronto 2002, la version allemande de la Sodexho je vous laisse imaginer…), sans oublier un vrai lit (pas un tapis de sol posé dans un gymnase ou sur la boue) dans lequel je ne vais pas trop tarder à m’effondrer pour rattraper l’accumulation d’heures de sommeil manquantes.

Bon maintenant que j’ai souligné la majorité des aspects négatifs de ces deux semaines en Allemagne, je peux le dire sans la moindre trace de complexe : je viens de passer un moment absolument EXCELLENT.

Alors ça va être un peu dur de raconter en détail deux semaines très, très remplies.

Je pourrais bien vous expliquer en longueur que les Journées Mondiales de la Jeunesse sont un évènement exceptionnel où célébration, fête, prière, tourisme, rencontre, méditation et réflexion se mêlent de façon unique et indissociable. Mais le prosélytisme n’a jamais été mon truc, et en plus je sens que ça suffirait à me faire passer pour un catho intégriste auprès de certains. Alors je vais réserver ça pour le journal paroissial… :D

– Ceci dit en passant, croyez-moi des vrais tradis j’en ai croisé là-bas !! Des en chemise à carreau / pull-over noué sur les épaules, qui suivent des messes en latin mais se plaignent de n’y rien comprendre, et vous sortent des grandes phrases sur la nature de l’eucharistie (où il est question de substance, d’évènement, d’accident, de transusbtantiation, de consusbtantiation, bon on leur a appris mais ils mélangent un peu…) mais sont infoutus de savoir si Jésus est censé être né à Bethléem, Jérusalem ou Nazareth (et pourquoi pas à Saint Nico’ du Chardonnet ?). –

Je pourrais aussi décharger le Carnet à Conneries – là croyez-moi y aurait aussi de quoi faire. Mais bon là encore vous imaginez bien que deux semaines de délires divers et variés, mis bout à bout… bon vous m’avez compris… Et puis je vous avoue que je n’ai pas tenu de carnet de bord très détaillé après les premiers jours… Il vient un moment où on a le choix entre vivre sa vie ou la commenter.

Je me bornerais donc à quelques points essentiels :

1/ On a été reçus comme des rois, et en même temps comme de véritables membres de la famille.



Là, entre Gérard, Pascal et moi, c’est Wolfgang et Angelika, notre famille d’accueil à Ulm. Malheureusement ils ne parlaient pas français et nous ne parlions pas allemand, nos communications se sont donc faites dans un trèsapproximatif anglais mâtiné d’esperanto. Malgré ce handicap de communication, cette rencontre a été très riche et nous ne sommes pas près d’oublier leur générosité, leur gentillesse et leur fantaisie (séquence émotion). Notre cas n’est pas isolé et tout le monde a pu témoigner du superbe accueil que nous avons reçu, non seulement dans les familles, mais dans toute l’Allemagne.

2/ La proverbiale organisation allemande a (globalement) fait merveille. Il faut dire que chez nos voisins – et ce n’est pas qu’un cliché ! – on ne rigole pas avec l’ordre (posez la questions à ceux qui se sont pris dix euros d’amende pour avoir traversé la rue quand il ne fallait pas…). Bon, face à huit cent milles jeunes pas toujours aussi disciplinés, ils ont été parfois un petit peu dépassés, comme en témoigne ce joli embouteillage de tramways pour la messe d’ouverture :



Mais dès le lendemain ils avaient mis en place les parades nécessaires. Moi je dis : respect les Allemands ! (Ce panégyrique est toutefois un peu gâché par le lamentable fiasco de l’après-JMJ : après la messe finale, la gestion des pèlerins tentant de regagner leurs moyens de transports a tourné à la catastrophe : bousculades, barrages, on a dû couper à travers les bois puis courir pour échapper à la police qui voulait nous retenir dans un champ… on se serait cru sur les routes de l’exode en 39… on a marché cinq heures avec nos affaires pour retrouver les cars… Rappel important : les JMJ ça fait mal au dos.)

3/ Malgré quelques journées de pluie et un temps grisâtre pour les derniers moments, la météo était, là encore globalement, de notre côté. Nous avons même pu profiter d’un soleil éclatant pendant la majorité du séjour. C’est un petit plus non négligeable.

4/ En vrac : l’ambiance était géniale, on a eu droit à des concerts supers et à des moments plus introspectifs très marquants, les catéchèses assurées par des évêques ont été d’un très grand niveau. De son côté, l’ex-Panzerkardinal G.I.-Joe Ratzinger semble avoir réussi sa transformation en pape Benoît XVI (alias « Beeeeeeeeeeeeeeeeeee-nedetto !! ») ; sans toutefois annuler complètement les inquiétudes causées, il y a quelques mois, par l’annonce de la nomination à ce "poste" d’un personnage réputé – et c’est peu dire – pour ses positions ultra-conservatrices, ces JMJ ont permis de constater que l’homme a su, sans s’écarter de la rigueur et des exigences du dogme, verser un peu d’eau dans son vin (ce qui après tout est, je le rappelle, un des principes de l’eucharistie) et surtout de la chaleur humaine (même si la pub pour le Catéchisme de l’Eglise Catholique en pleine homélie de la grand-messe finale me semble personnellement un peu too much, mais passons).



Et puis voici une petite sélection parmi les quelques 835 photos ramenées de ces dix jours. Les JMJ, ça ressemble à ça et je ne pourrais pas mieux vous le décrire :












































































Post-scriptum : sans trop rentrer dans les détails pour l’instant, je signale juste en passant, ne serait-ce,
1) qu’à cause de la place que la personne en question va être à amenée à occuper sur ce blog,
2) que parce que de toute façon Pascal meurt d’envie d’ameuter la moitié de la planète,
l'existence de cette personne :

Je ne vous parlerai plus d’elle

Bon, dernières nouvelles avant le grand départ ! Eh oui je ne rentrerais d’Allemagne que le 22 août, donc pas de nouveau post d’ici là.

Après sept ans de souffrance en Allemand – Langue Vivante 1, la Panthère des Calanques jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus... Et pourtant la voilà qui prend la route du pays des barbares Teutons (meuh non, pas de xénophobie ici, moi c’est juste leur langue qui me gêne !... si ils parlaient français, moi j’aurais rien contre eux ! :-D). Problème : après sept ans d’allemand, les seuls choses dont je me souvienne sont : «Bonjour», «excusez-moi», «quelle heure est-il ?», «merci» (Guten Tag ! Entschuldigung, wieviel Uhr ist es ? Danke schön !). Ah, et «je t’aime» aussi (Ich liebe dich), mais celui-là je sens que j’aurais pas l’occasion de le placer. Enfin, détail amusant, l’Allemagne a longtemps été le pays de la musique, qui pouvait s’enorgueillir de Bach, Beethoven, Wagner, Mahler, Hindemith (sans oublier Mozart même s’il n’était pas tout à fait du coin)... Ben oui mais maintenant la France est en train de découvrir : Schnappi ! (la France a quelques mois de retard, parce que moi on me l’a fait connaître au printemps, et c’était déjà pas neuf à l’époque). Du coup je les sens bien, moi, les discutions avec les gens du cru ! «Et alors vous connaissez un peu la culture allemande ?» – «Ja, euh... Ich bin Schnappi, das klein Krokodil ??» Pour quoi on va encore passer !!!...

Cette parenthèse refermée, retour au récit trépidant de ma passionnante existence. Dimanche soir c’était soirée barbecue entre amis. Je devrais dire : une soirée barbecue était prévue... car avec les risques d’incendie dans la région, on a préféré limiter les risques de foutre le feu à la colline ou de voir débarquer la police, et les grillades ont été cuites à la poêle. Jusqu’à la veille je ne savais pas trop si j’allais y aller ou pas – ne serait-ce que selon où j’en serais arrivé dans mon mémoire –, mais Pascal a presque menacé de me kidnapper si je ne venais pas (pour me «changer les idées»).

On doit l’initiative de cette soirée à Anne



(qu’elle en soit dix fois remerciée, que des fleurs poussent devant ses pas et qu’elle arrive à se trouver un mec !).

Dans l’ordre d’arrivée y avait Hervé, Marie, Katia, moi, Pascal, Christel, Hélène... et Manue bonne dernière qui a téléphoné à Anne alors qu’on était déjà presque tous là, pour lui dire qu’elle venait de se réveiller et lui demander comment on faisait pour aller chez elle (sachant qu’Emmanuelle habite le centre de Marseille... et Anne entre Pont-de-l’Etoile et Lascours !).

Suite à un événement récent le pourcentage de gens en couple dans le groupe a brusquement chuté et se réduit désormais à EUX :



Du coup ça a donné des idées à quelques-uns



Mais ce soir-là Katia avait décidé de rester sage (ci-dessous une photo de Katia sage)



Lors de notre dernière rencontre elle avait pourtant promis un strip-tease intégral à la prochaine soirée (ben oui c’est aussi pour ça que j’avais accepté de venir, qu’est-ce que vous croyez ?? :-D), mais finalement elle a changé d’avis... Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie ! Il faut dire que l’anniversaire d’Hervé, il y a un mois, où Katia a été quasiment métamorphosée en gogo-danseuse, a été suivi de longs délires en salons MSN où Katia s’est gagnée (en même temps c’est elle qu’a voulu hein !) une réputation de "libertine"... ce à quoi il faut encore ajouter quelques imprudents manques de discrétion de sa part sur certain point (je n’en dirais pas plus) qui depuis revient toujours sur la table (enfin "sur la table"... je me comprends !)... bref maintenant Katia en a un peu marre de se faire tout le temps chambrer !! Elle aimerait qu’on se souvienne qu’elle est "aussi" une étudiante en histoire de l’art qui peut parler longuement de Monet, de Picasso ou de Kandisky (oui elle a une prédilection pour l’art contemporain) et citer la date de construction et le style architectural de la moitié des cathédrales de France... au lieu de quoi c’est toujours sa vie sexuelle prétendument dissolue qui revient sur le tapis (enfin "sur le tapis"... ah non pardon je l’ai déjà faite y a quelques lignes celle-là) !

Bon allez une dernière private joke pour la route :



Désolé !

Rappelons que l’opération « Sauvez les Dauphins » est parrainée par l’équipe Zissou :

Re-désolé ! :-D

Autre déception de la soirée, Hervé avait apporté son arme fatale... Souvenir d’il y a quelques semaines :







Seulement voilà, dimanche soir un vent pas forcément très chaud soufflait... alors pas question de se faire arroser cette fois-ci ! Le terrifiant "watergun" est donc resté dans le sac d’Hervé (pourtant moi j’avais prévu le coup, j’avais apporté un t-shirt de rechange !).

Donc en résumé :
- le barbecue a été fait à la poêle
- Katia n’a pas fait son strip-tease
- et personne n’a été aspergé d’eau.
Tu parles d’une soirée ! :-D

Bon on s’est bien pris quelques délires......



mais on sentait bien que le cœur n’y était pas...

Du coup on s’est contenté de taper la discute jusqu’à minuit et demi, sur des sujets divers et variés, des théories d’astrophysique les plus pointues aux dangers de l’Opus Dei, en passant par les "jouets pour adultes"... bon ben comme d’hab’ quoi ! :-D Mais cette fois-ci en mangeant des chipolatas (délicieuses, merci).

Le lendemain (aujourd’hui, donc), changement d’ambiance, puisque cet après-midi je suis parti assister à un concert de clavecin à Lourmarin.

Oui j’aime beaucoup ce genre de contrastes ! :-D
Malgré son nom le Festival de piano de La Roque d’Anthéron ne se déroule pas qu’à La Roque d’Anthéron et essaime à travers les régions avec des concerts à l’abbaye de Silvacane, l’Etang des Aulnes, ou encore, comme celui où j’étais aujourd’hui, au temple de Lourmarin.

Le temple (protestant) de Lourmarin ça ressemble à ça :



Et pour ceux qui se posent la question (si si y en a quelques-uns, pas la peine de vous cacher), ceci est un clavecin :



Personnellement j’aime beaucoup le son du clavecin. Au programme du concert Duphly, Forqueray, et, bien sûr, Rameau. Mais la surprise du jour n’était pas forcément musicale puisque j’ai rencontré Mme Douay, une de mes profs de linguistique !

Comme quoi le monde est petit. Mais que ça ne nous décourage pas de l’explorer ! Allez moi je mets le cap sur l’Allemagne.

Le tout étant de ne pas se planter de direction… On sait que cela peut être dangereux… On en connaît pour qui tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne… alors qu’il cherchait un raccourci qu’il ne trouva jamais. Cela a commencé par une auberge abandonnée, et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’un vaisseau venu d’une autre galaxie. Maintenant, David Vincent sait que les Envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine, et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé !



Allez bye-bye tout le monde, rendez-vous dans deux semaines ! :-)


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Petit post-scriptum : Sans rapport avec ce qui précède directement, un grand merci à tout ceux et toutes celles qui (via msn, texto, commentaire sur ce blog, e-mail... oui ce fut très varié) m’ont fait parvenir dernièrement des messages de soutien.

Petit post-post-scriptum : Et oui, promis, à mon retour je vais essayer de reconfigurer les commentaires pour que ce soit plus simple d’en laisser !