17.8.06

Musiques du monde, images de Provence

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André Gabriel est musicien, musicologue, et surtout collectionneur passionné d’instruments du monde entier. Il expose une "petite" partie de sa collection au Vieux-Bassin à Allauch, jusqu’au 24 septembre. L’entrée est gratuite et vous fera découvrir force tambours, tam-tams, gamelans, gongs, sistres, lyres et autres sonnailles, majoritairement en provenance d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et d’Extrême-Orient. Dépaysement garanti: une expo surprenante qui ravira les amateurs de musique et les curieux de toutes espèces.

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À noter : les 18, 19 et 20 août à 15h30 auront lieu des visites guidées par André Gabriel lui-même, visite comprenant des démonstrations de l’utilisation des instruments. Simultanément, le collectionneur expose d’autres pièces au château de La Tour d’Aigues, l’exposition s’appelle «Cordes et vents du monde» et dure jusqu’au 10 septembre.

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Plus proche de nous géographiquement et pourtant donnant peut-être encore plus dans l’exotisme, l’exposition du Palais des Arts à Marseille fait partie de ces expositions (j’en avais déjà parlé par là) qui semblent montées essentiellement pour profiter de l’attraction provoquée par l’expo Cézanne à Aix.

Bien que plus riche quantitativement que l’exposition Braque, celle-ci – qui se propose de mettre en parallèle des tableaux de "l’Ecole provençale" de la seconde moitié du XIXe siècle et des textes d’inspiration "régionale" (voire régionaliste...) dus à des poètes du Mouvement Félibrige (avec Frédéric Mistral au premier rang bien sûr) et à des écrivains d’origine "locale" comme Alphonse Daudet ou André Suarès – reste d’un intérêt... disons relativement limité.

Est-ce un hasard, est-on en effet tenté de se demander, si aucun carton de l’exposition ne mentionne jamais la date à laquelle un tableau a été exécuté (date que l’on peut parfois, néanmoins, arriver à discerner sur la toile même, à côté de certaines signatures)? Simple oubli, étrange pudeur... ou choix délibéré de ne pas trop insister sur le décalage entre les œuvres présentées et les bouleversements que connaissait le monde de l’art au même moment? On est légitimement en droit de se dire qu’un autre Déjeuner sur l’herbe de la même époque est tout de même plus intéressant que celui-ci, signé Alphonse Moutte:

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.....et ne parlons pas de Cours d’amour en Provence de Joanny Rave, présenté comme le manifeste pictural du mouvement félibrige, fantastique accumulation de tous les clichés possibles en la matière – le bon roi René, les troubadours, Laure et Pétrarque, la Sainte-Victoire, et j’en passe, il faut le voir en pleine taille (et c’est pas de la petite taille!) –, peint pour tout arranger dans un style des plus exécrables:

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Si certains peintres comme Emile Loubon – le plus connu des peintres exposés – dressent le portrait d’une Provence sèche et aride, de nombreux autres se réfugient dans une Provence hautement folklorique, déjà disparue dans les faits depuis plusieurs années sous l’effet de l’industrialisation croissante: en quelque sorte des images d’Epinal de Provence...

Bref, dans un tel contexte, cette exposition est moins l’occasion de découvrir pléthore de chefs-d’œuvre méconnus que d’y trouver, quelquefois, des tableaux sortant heureusement de l’ordinaire (voire du niveau en-dessous de l’ordinaire):

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[Joanny Rave – Chevrière au bord de mer]

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[Joseph Garibaldi – Place Mirabeau à Cassis]

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[Marius Berthelot – Cuisinière dans sa cuisine]

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[Théodore Jourdan – La transhumance]

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[Honoré Boze – Retour de la cueillette de la lavande]

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[Edouard Crémieux – É faren l’aioli]

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[Théophile Mayan – Paysanne au bord de la Durance]

Toutefois, l’un des intérêts de cette exposition est de montrer ce qui se pratiquait effectivement en Provence à cette époque-là: l’intérêt de la chose est peut-être plus historique qu’artistique, mais il permet de mieux goûter encore l’originalité de Cézanne une fois qu’on aura enfin réussi à se rendre à l’exposition aixoise. Ce qui est à présent chose faite pour ma part, et cela vous vaudra un post enthousiaste sur la question d’ici à pas longtemps.