2.3.09

J - ...

«Chacun ses brèves du lundi, et les blogs seront bien remplis.» Proverbe baroque.

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Conte à rebours
Le cap du J-30 a été franchi ce ouiquende. C’est le début de la dernière ligne droite avant les écrits de l’agrégation, sauf à ce que la menace de démission collective brandie par les enseignants-chercheurs ne perturbe la donne, mais j’en doute. Bon, je vous le dis tout de suite: si pour la dissertation, ça pouvait tomber sur Voltaire, ça m’arrangerait. Ou à tout le moins sur un auteur des derniers siècles, Hugo ou Bernanos. Le hic, c’est que depuis le début de l’année, je vois venir Théophile de Viau. Aïe.

En ménage ment
Une activité qui prend du temps à un moment où il vaudrait mieux ne pas trop en perdre, c’est l’emménagement et l’aménagement dans l’appartement lyonnais. Si le premier est officiellement effectif depuis deux mois, le second ... euh, bon, disons que ça y est presque. La semaine dernière, j’ai profité des vacances pour monter en voiture, parce que les magasins de meubles genre Ikea ou Conforama, il faut pouvoir aller les chercher dans le Grand Extérieur, loin là-bas en rase campagne, où la main de l’homme n’a jamais mis le pied (disons-le clairement: ça n’est presque plus la civilisation). Et une fois sur place, comment faire pour les ramener, lesdits meubles, quand on a qu’une vaillante (mais) petite 205? Eh bien, on peut louer sur place une camionnette, c’est moins cher que si le magasin livre lui-même. Sauf que quand vous en réservez une pour 17h (avec l’espoir d’en profiter pour passer par la même occasion récupérer des choses avec dans un autre magasin), mais que vous devez attendre jusqu’à 18h45 parce qu’il y a eu une panne, signez ici, mais, oh, vous savez que vous ne pourrez jamais revenir avant la fermeture à 19h30, oui mademoiselle c’est ce que j’ai essayé de vous dire déjà tout-à-l’heure, et c’est parti pour un aller-retour à conduire cette péniche dans la nuit, les embouteillages de l’heure de pointe un soir de match, les aléas d’un trajet dans une ville que j’aime beaucoup mais la perfection n’est pas de ce monde et parmi les quelques imperfections de Lyon la signalisation, diantre, c’est pas leur fort, et comment je fais ensuite, ben vous rendez les clés au vigile et vous reviendrez payer demain, bien sûr, le lendemain c’est reparti, 18h, je paye, très bien (moins cher que prévu, en dédommagement, faut le reconnaître), et ensuite rendez-vous avec ma douce, après sa journée de travail à elle, dans l’autre magasin, le suédois là, où on nous a dit qu’on pouvait aussi récupérer une camionnette sans besoin de réservation, sauf que, ah mais non on vous a pas dit, à cette heure-ci on ne loue plus car les gens ne pourraient pas la ramener à l’heure, alors on fait quoi, maintenant, et en plus à cette heure-ci pas la peine d’escompter rallier Lyon à temps pour la messe des cendres... Bilan: plus de huit heures réparties sur les journées de mardi et mercredi pour parvenir à ramener un lit deux places acheté le samedi après-midi. Par contre, on est très bien dedans. Ou en tout cas on y a très bien été entre mercredi soir et vendredi matin, et on y sera à nouveau bien début avril, quand nous reviendrons sur Lyon, après le stage de ma compagne et mes épreuves d’agreg’. Finalement, on s’occupera de l’achat des étagères du séjour à ce moment-là...

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Marivaux forever
Avec tout ça, ce blog tourne décidément au ralenti. Pas beaucoup d’occasions de sortir (toujours pas eu le temps d’aller voir le dernier Fincher et je crois que je vais renoncer à l’Aronofsky, bientôt trois mois que je n’ai plus mis les pieds dans une salle de ciné, au secours!!), et quand occasion il y a, pas le temps d’en parler aussi longuement que je le voudrais, même à la faveur de l’arrivée d’Internet dans l’appartement lyonnais il y a une semaine. Alors juste en quelques mots, je voudrais chaudement recommander, si d’aucuns ont encore la possibilité de la voir (ça doit tourner dans la région), la mise en scène, que j’ai pu voir au Théâtre Gyptis à Marseille à la mi-février, de La Seconde Surprise de l’Amour de Marivaux par Alexandra Tobelaim (photos ci-dessus), et en profiter pour envoyer un énorme merci à cette dernière et à sa troupe. Je me demande très sérieusement depuis quelques temps (on met son sérieux où on peut) si Marivaux n’est pas l’un des dramaturges les plus difficiles à mettre en scène qui soit. Les particularités de son théâtre en ont fait une cible de choix tant pour l’académisme plan-plan que, depuis quelques décennies, pour le n’importe quoi institué, et j’ai à son propos, dans ma petite carrière de spectateur, plus de souvenirs douloureux que positifs. Quand une réussite se présente, ne fût-elle pas exactement parfaite, il convient de la saluer d’autant plus. Et quand le principal défaut s’avère être un surplus, en l’espèce un surplus d’enthousiasme qui malmène un peu la délicate mécanique marivaldienne (manifestant un peu trop et trop vite des choses qui devraient rester plus en filigrane) mais fait au final plutôt plaisir à voir, surtout de la part de jeunes acteurs s’engageant dans ce répertoire, on est d’autant plus enclin à passer dessus. Opérant un rapprochement, par-dessus 280 ans de distance, avec Douleur exquise de Sophie Calle, sur le même thème de la douleur du deuil amoureux et de son progressif effacement, Alexandra Tobelaim souligne, sans la forcer, la modernité de la pièce de Marivaux (assurément un de ses chefs-d’œuvre, peut-être bien ma pièce préférée parmi celles que je connais de lui). Une réussite d’autant plus réjouissante que les commentaires enthousiastes que j’ai entendus, en quittant la salle, en provenance d’un public lycéen présent en nombre ce soir-là et qu’on n’imagine pas forcément immédiatement réceptif à une œuvre comme celle de Marivaux, m’ont bien remonté le moral quant à mes perspectives d’avenir sur le plan professionnel. Et croyez-moi, par les temps qui courent, ça n’est pas du luxe.

And now for something completely delirant
Pour terminer ce billet, je vous laisse avec des vidéos d’un duo américain, Igudesman & Joo, tout juste découvert avec la banane via le forum mentionné dans la colonne d’à côté. Enjoy!


Where is the Remote Control?” (où est la télécommande?), avec en prime la participation de Gidon Kremer et de son Kremerata Baltica...


Quand Mozart rencontre James Bond...


Quand le violoniste rencontre un problème...

D’autres vidéos à trouver notamment ici et , avec entre autres joyeusetés des Beatles baroquisés, Gloria Gaynor russifiée, une leçon de piano complètement frappée et la preuve presque scientifique que Rachmaninov avait de grandes mains, sur leur site officiel A little nightmare music!

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P.S.: je n’arriverai probablement pas à trouver le temps, avant la sortie sur les écrans, mercredi, de son adaptation réalisée par Zack Snyder, de vous glisser quelques mots au sujet de Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons, mais promis, je vais essayer de le faire sans que ça prenne deux semaines.