26.5.09

Haydn-Minkowski : 2 à 1

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Bon, ce blog a plus de retard qu’un lapin blanc aux yeux roses par un matin d’été (on va dire que c’est la faute de la chaleur), il faudrait que je trouve le temps et de vous entretenir de choses aussi diverses que le dernier Miyazaki, OSS 117, Pierre Michon et Raymond Chandler (et bientôt Guyotat et le blogathon Chabrol devraient s’ajouter à la liste), sans parler de ce que je garde pour moi, mais en attendant priorité à l’actualité, comme disent les pros.

Alors qu’ils s’apprêtent à enregistrer, dans quelques jours, l’intégrale des douze ‘‘symphonies londoniennes’’ de Haydn lors d’une série de concerts à Vienne, Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre-Grenoble ont fait ce soir escale à l’Opéra de Lyon pour y donner concert de trois opus extraits de cet ensemble, à savoir les symphonies n°99, 101 («L’Horloge») et 104 («Londres»).

Haydn n’est pas un compositeur que j’ai l’habitude d’apprécier particulièrement, et c’est plus le nom du chef d’orchestre qui m’avait attiré que la programmation. L’ouverture de celle-ci sur la symphonie n°99 n’a de ce point de vue pas été un choc, car j’y ai retrouvé tout ce qui me déplaît le plus souvent chez Haydn (en d’autres termes: je trouve qu’on s’ennuie quand même poliment la moitié du temps...). J’ai cru de plus percevoir à ce moment-là un manque de connexion entre le chef et son orchestre, qui semblait jouer un peu en pilote automatique tandis que Minkowski paraissait s’agiter de son côté, ce qui ne devait pas arranger les choses. Une sorte de temps d’échauffement?

Car avec la 101e «L’Horloge» les choses ont changé assez radicalement. Pas un temps faible dans ces quatre mouvements-là, tout en inventivité et en charme. Une œuvre reconnue dès sa création comme une des plus grandes réussites du compositeur, et que Minkowski et ses musiciens ont interprété avec une maestria assez enthousiasmante. À l’entracte, je devais bien reconnaître que le score était à 1 partout. Mais Minkowski sait ménager ses effets. Avoir rétabli l’ordre chronologique des trois œuvres, plutôt que le bizarre looping 104-99-101 initialement prévu, le prouve. Le meilleur était à venir.

Après un entracte un peu prolongé pour cause de «il fait chaud on a cassé une corde», Minko a saisi l’auditoire, lançant les lourds accords initiaux de la 104e au milieu des applaudissements de rigueur pour l’entrée en scène du maestro. La suite du mouvement et les deux suivants, dans lesquels le chef exacerbait à l’envi tous les contrastes, ont continué dans cette voie enthousiasmante, jusqu’au Final aux allures de folk reel écossais, concluant le concert et la production symphonique du compositeur sur une apothéose... de la danse.

Score final 2 à 1, c’était vraiment pas la peine d’en rajouter avec le final de la 102e en guise de bis.

Vivement la sortie de l’intégrale.