25.5.08

Notules

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...qui vont encore me faire passer pour un râleur.

Aix, ville étudiante
Il y a plusieurs universités à Aix, mais toutes ne se valent pas côté standing auprès de la population locale. En gros il vaut mieux être étudiant en droit – la fac de droit, c’est l’orgueil de la ville – qu’étudiant en lettres et sciences humaines, espèce tolérée parce qu’on peut tout de même leur soutirer du fric, il n’y a pas de petit profit.
Depuis quelques mois années maintenant, j’observe avec circonspection la diminution de l’espace consacré à la critique littéraire dans l’une des deux principales librairies du Cours Mirabeau. Espace qui a déjà diminué de moitié entre l’année scolaire précédente et celle qui s’achève. Or, voilà que ladite librairie vient de faire peau neuve, s’agrandissant. Que croyez-vous qu’il arriva?
Désormais reléguée dans le recoin le plus insoupçonnable du nouvel espace ainsi créé, la critique littéraire tient à présent sur une demi-étagère.
Et, détail ‘‘amusant’’, se résume désormais à un seul et unique auteur, Roland Barthes...

Election, piège à grognons
Il y a quelques jours, je suis passé à deux doigts de faire mon premier vote blanc. Il s’agissait des élections des représentants étudiants au conseil de la fac. J’avais le choix entre:
– l’UNI (syndicat étudiant de droite pour ceux qui ne connaissent pas): bon là quand même faut pas pousser...
– l’UNEF, mon vote habituel, mais là, après qu’ils aient voté la réforme Pécresse pendant l’été pour se rendre compte de leur c***erie six mois plus tard et faire chorus: «oulala cette loi elle va faire beaucoup de mal», mouais-bof...
– SUD, ceux qui me donnent leur tract en hurlant «POUR UN VRAI SYNDICALISME REVOLUTIONNAIRE!!!!»... sans moi, merci...
– et un obscur groupuscule de nerds zozotant dont je n’ai même pas retenu le nom et dont le seul programme, si j’ai bien compris, était: «nous on veut que deux jours après chaque A.G. il y ait des référendums à bulletins secrets... tu reviens signer notre pétition après avoir voté hein!»
Au final, avec les préparations aux oraux de Capes et d’Agreg’, je n’ai tout simplement pas trouvé le temps d’aller voter.

– Au passage je remarque tout de même qu’à l’UNI, ils ont du pognon. Leurs représentants (dont je salue tout de même le courage qu’ils ont eu de s’aventurer en plein jour hors de la fac de droit, en terrain traditionnellement hostile) étaient les seuls à arborer des t-shirts apparemment faits tout exprès pour l’occasion, avec «UNI Aix-Marseille» imprimé dessus, un luxe qu’ils sont bien les seuls à pouvoir se payer. –

Chacun son tour
Il y a quelque chose que j’ai remarqué depuis de nombreuses années maintenant: personne n’est jamais content du film choisi pour la Palme d’Or au Festival de Cannes. Quoique cette année, ça va peut-être se calmer. Car oyez braves gens, la Palme est revenue en France, évènement attendu depuis plus de vingt ans et l’adaptation de Bernanos par Pialat (film d’ailleurs décevant à mon goût, et par rapport au roman original, et par rapport à d’autres films du réalisateur). Alors tout le monde est content?
Ben cette année c’est mon tour alors, de pas être content. Bon, bien sûr, je n’ai pas vu le film, je ne peux donc porter de jugements définitifs. Mais il y a des signes qui ne m’enthousiasment guère.
Premièrement, j’ai suivi le Festival de très très loin cette année, en trouvant la programmation particulièrement peu attrayante (à l’exception d’Adoration d’Atom Egoyan). C’est donc après la cérémonie, que je n’ai même pas regardée, que j’ai découvert, ô surprise, qu’un film français venait de décrocher la récompense tant espérée. Un film français intitulé, voyons voir ça... Entre les murs de Laurent Cantet.
Oulah, c’est un nom qui me dit quelque chose ça. Vite, filmographie du monsieur sur Wikipedia. Ressources humaines, L’emploi du temps, Vers le sud... oh putain... c’est bien ce que je craignais...
Et son dernier, le primé, là, ça parle de quoi? Résumé trouvé sur le site du journal le Parisien: «Tentative de docu-fiction sur les rapports entre élèves ‘‘tchatcheurs’’ et un enseignant, François Begaudeau, qui joue son propre rôle, ce film compte pour comédiens les élèves d'un collège du XXe arrondissement de Paris. Le jeune enseignant fait face à une classe de 4ème dans ce collège difficile: plutôt que de parier sur la traditionnelle discipline, il parie sur le langage et les inventions verbales pour faire face à ses élèves.»... Oooh putaiiiiin...!!!
Je me trompe peut-être. Ce film est peut-être un vrai bijou. Mais là, a priori, ça sent la bouse à plein nez – genre remake, éventuellement en plus arty, de Etre et avoir en milieu urbain. Et surtout, en tant que futur jeune prof et futur étudiant d’IUFM (il va bien falloir en passer par là), ça sent la bouse qu’on va se prendre, nous, en pleine gueule...
Après une sorte de parenthèse enchantée entre fin 2006 et fin 2007 (Lady Chatterley de Pascale Ferran, Cœurs d’Alain Resnais, Ne touchez pas la hache de Jacques Rivette, Naissance des pieuvres de Céline Sciamma, Les amours d’Astrée et de Céladon d’Eric Rohmer, La graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche...), j’avais pronostiqué en janvier une année nettement moins glorieuse pour notre cinéma national. Plus ça va, plus je crains d’avoir sous-estimé le problème...


Promis, d’ici deux/trois jours le retour de la chronique d’exposition enthousiaste.