16.5.06

Ils sont fous ces Sicanes
(Que celui qui à cours de titre ne s’en est jamais sorti par une vanne pourrie me lance le premier virus...)

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Voilà pendant que je suis dans les posts cultureux, une petite pub pour l’exposition «Des Grecs en Sicile» qui vient d’ouvrir ses portes à la Vieille Charité (à Marseille donc, je le rappelle, ou le signale, pour d’éventuels lecteurs qui ne seraient pas du coin).

Cette exposition s’attache à présenter le résultat de fouilles archéologiques dans l’Ouest de la Sicile pour montrer comment populations autochtones, Elymes et Sicanes, et colons grecs y ont cohabité. (L’exposition concerne la partie occidentale de l’île car dans l’autre moitié, les Sicules se montrèrent plus réticents à ouvrir leur territoire aux colons étrangers.) Entre l’époque archaïque et la conquête romaine, la Sicile occidentale connut ainsi une longue période de profondes transformations nées de contacts et de rencontres. Bien sûr tout ne se passa pas toujours sans heurt, surtout lorsque la Sicile devient enjeu ou champ de bataille (au cours de la Guerre du Péloponnèse, puis plus tard des Guerres Puniques). Mais dans l’ensemble la rencontre se fit de façon plutôt harmonieuse et porta de beaux fruits, dont quelques-uns exposés aujourd’hui à la Vieille Charité.

Et puis, parmi les Siciliens célèbres de l’époque on peut citer Archimède, Empédocle ou encore Gorgias: si ça c’est pas un exemple d’intégration réussie! :-D

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Le "petit" bémol de l’exposition, c’est un manque flagrant côté pédagogie. En dehors de panneaux présentant chaque lieu de fouille (et de façon parfois un brin absconse), l’étiquetage de chaque pièce présentée est pour le moins minimaliste: nom (technique), origine de l’artefact, pas un seul commentaire, et vogue la galère pour les non-spécialistes. Or, tout le monde n’est pas sensé savoir ce qu’est une oenochoé ou un(e?) lékanè. Et quand bien même la fréquentation des musées vous aura appris à différencier une amphore d’une lampe à huile (je caricature, bien sûr!), il n’est pas dit que vous sachiez discerner les traces de l’influence hellénique sur une décoration de vase (par exemple). Les experts de la Sicile antique ne courant tout de même pas les rues, et l’objectif logique de ce genre d’exposition étant justement de faire connaître les richesses de ce patrimoine, il est un peu dommage que cette orientation vers le grand public ait du mal à se traduire en actes.

Mais rassurez-vous, non, ne fuyez pas, tout n’est pas perdu. Il y a des visites guidées. – Rassure-toi Katia, il ne s’agit pas du même guide aussi inintéressant que pontifiant que nous avions croisé à la précédente exposition de la Vieille Charité sur les dessins italiens il y a quelques mois, et que tu avais déjà subi à une exposition d’art contemporain! – Bon, d’accord, petit bémol n°2, il n’y a que trois visites guidées par semaine: une le samedi et le dimanche. Mais elles sont gratuites et plutôt bien faites. Et les tarifs de la Vieille Charité faisant partie des plus avantageux que je connaisse parmi ceux pratiqués par les musées (moins cher, c’est gratis), vous n’aurez plus aucune excuse – si vous vous intéressez à la chose, bien évidemment – pour y aller faire un tour d’ici le mois d’août.

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Avis aux amateurs de vaisselle cassée. ;-)