26.4.09

Ouiquende pascal alpin

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16.4.09

Le bilan, 2e partie: la récréation

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La rédaction du blog vous prie d’excuser le retard actuel dans le postage des billets, dû à des circonstances pas toutes tout-à-fait dépendantes de sa volonté. Enfin on fait ce qu’on peut.

Au terme, donc, des vingt-sept heures d’épreuves réparties sur cinq jours dont quelques lignes saillantes faisaient l’objet du précédent billet, j’ai laissé derrière moi Vitrolles, son collège Camille Claudel en travaux et son hôtel Bonsaï glauque, pour aller m’enfouir, un jour et demi durant, aux Rencontres du 9e Art à Aix-en-Provence, dont le principal temps fort, celui des rencontres avec les auteurs et séances de dédicace, se tenaient cette année du vendredi 3 après-midi au dimanche 5. Le fait que d’année en année la date des écrits de l’agrégation tombe toujours un peu plus tôt, réduisant d’autant le temps de préparation, aura au moins eu l’avantage de me permettre de renouer avec ce festival que je n’avais plus eu l’occasion de côtoyer depuis plusieurs années.

Les premières impressions ne furent toutefois pas les meilleures. Depuis mon précédent passage, le festival n’avait pas seulement changé de lieu (investissant la Cité du livre), mais également de visage, perdant en convivialité ce qu’il avait gagné en têtes d’affiches. D’un côté de l’Amphithéâtre de la Verrière, une librairie, et de l’autre, les tables des auteurs, toutes alignées devant un fond noir: même si certains auteurs changèrent assez rapidement la donne en allant s’installer sur les terrasses pour profiter du soleil, la scénographie initialement mise en place semblait indiquer clairement qu’en dépit du titre de «Rencontres», une certaine logique commerciale prévalait largement – achetez ici, allez pointer là. Raison qui me fit demander à Kéramidas, dessinateur d’un récent volume de Donjon, d’imaginer l’organisation d’une séance de dédicaces par Guillaume De la Cour, personnage à l’appât du gain et aux méthodes bien connues des lecteurs de la série!

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(Dédicace en marge du Grimoire de l’inventeurDonjon Monsters t.12, Joan Sfar / Lewis Trondheim / Kéramidas, éd. Delcourt).

Pour tout arranger, ces Rencontres se sont ouvertes sur de gros problèmes d’organisation: alors qu’il avait été annoncé qu’elles commenceraient à 14h, la librairie n’a été opérationnelle que trois quarts d’heure plus tard, les premiers auteurs présents ont fait leur apparition vers 15h et il a fallu attendre la fin de l’après-midi pour que les organisateurs eux-mêmes soient en mesure d’annoncer sur un panneau les horaires de dédicace durant le week-end de la majorité (non de l’intégralité!) des auteurs... Ce curieux manque d’organisation aurait pu, en d’autres circonstances, passer pour participant d’une certaine ‘‘ambiance’’ un peu bonne enfant. Mais outre que l’ambiance générale n’était pas à l’amateurisme, cette désorganisation n’était pas sans conséquence. Dans une interview que j’ai lu, le président du festival faisait remarquer que la présence de ‘‘stars’’ de la BD (au premier rang desquelles, cette année, Enki Bilal et Jean-Claude Mézières) ne devait pas éclipser celle d’autres auteurs. Résolution belle et bonne, mais condamnée à rester un vœu pieu sans une attitude active de la part des organisateurs, justement: il était tout de même désolant de voir des gens rester parfois une heure ou même plus dans une longue file devant le siège... vide d’un Mézières ou d’un Maester qui ne viendraient pas ce jour-là, mais dont les ‘‘emplacements’’ étaient pourtant bel et bien annoncés, alors qu’il y avait rarement plus de trois ou quatre personnes à la fois à la table de Bastien Vivès, par exemple!

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(À gauche: E. Bilal. À droite: P. Christin et J.-Cl. Mézières.)

Cela étant dit, il ne s’agirait pas de passer sous silence, à côté de ces quelques dysfonctionnements, les aspects positifs de ces Rencontres. Ce festival reste fidèle à ce qui est sa marque de fabrique: il ne se limite pas à un week-end de dédicaces avec les auteurs, mais s’étend sur tout un mois (du 24 mars au 25 avril cette année) et à de nombreuses manifestations: expositions – dont une assez chouette exposition Dans l’univers Mézières, toujours visible à la Cité du Livre, mais également une douzaine d’autres, d’importances diverses, à travers la ville: Bastien Vivès à la Brasserie de la Mairie, Jorge Alderete à l’Ecole Intuit Lab, Tanxxx à la Galerie Susini, la collection «Dans la marge» à la Cité du Livre également, etc. –, conférences, projections – notamment de courts métrages d’animations en marge des dédicaces, etc. Espérons que les organisateurs des prochaines éditions garderons le meilleur de ces Rencontres et remédierons aux quelques errements qu’elle aura connu cette année.

Et maintenant, pour conclure comme il se doit... un petit palmarès personnel de ce festival!

La plus belle dédicace: prix attribué ex-aequo à

– Stéphane Perger pour Le guetteur mélancolique (Sequana, t.1, Léo Henry / Stéphane Perger, éd. Emmanuel Proust). Et encore, comme il était presque 14h et qu’il avait initialement prévu de finir à 12, il m’a fait ça ‘‘à la va-vite’’ par rapport à certaines autres dédicaces que je lui ai vu faire auparavant. Il faut dire que je suis arrivé vers 11h30... et qu’il y avait une dizaine de personnes à tout casser devant moi! Le plus lent rapport longueur de file / vitesse d’avancement que j’aie vu! Mais ça valait le coup! :-D

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(Et ensuite je suis allé manger avec l’album ouvert à côté de moi pendant tout le repas, le temps que ça sèche. :-D)

– Bastien Vivès pour Dans mes yeux (éd. Casterman). Il dit ne pas bien comprendre ce qui fascine les gens dans l’exercice de la dédicace, car travaillant dans un atelier, dessiner est pour lui un geste naturel, du quotidien. Moi en tout cas, j’ai été bluffé quand j’ai vu petit à petit ce qu’il dessinait prendre forme pour atteindre le résultat final. Et je recommande des plus vivement la lecture de cet album sur une brève rencontre amoureuse, vue uniquement par les yeux d’un des deux protagonistes, véritable bijou tant sur le plan graphique que scénaristique, tout en délicatesse dans un champ comme dans l’autre.

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La dédicace la plus drôle: Achdé sur La corde au cou (Les nouvelles aventures de Lucky Luke, t.2, Laurent Gerra / Achdé d’après Morris, éd. Lucky Comics). Je lui avais simplement demandé une Ma’ Dalton, mais comme il m’a entendu discuter avec un ami croisé à ce moment-là, et que j’étais, paraît-il, la première personne qu’il ait croisé à tout à la fois présenter l’agrégation de lettres et apprécier Lucky Luke, il a décidé de se «mettre au niveau». Je vous laisse découvrir le résultat, que je trouve pour ma part tout simplement brillant! :-D

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La dédicace la plus classe: ç’aurait pu être celle de Bilal (ne serait-ce qu’ex aequo là encore), mais pour lui je vous renvoie à la rubrique suivante. Ce sera donc, sans conteste, la dédicace commune de Jean-Claude Mézières au dessin, Evelyne Tranlé aux couleurs, et Pierre Christin co-signataire, sur le premier tome de l’Intégrale Valérian et Laureline (éd. Dargaud). Et tant pis si les dessins étaient faits un peu en série et que nous étions plusieurs à pouvoir comparer des copies quasi-conformes. L’intervention de la couleur dans les dédicaces de Mézières est paraît-il des plus rares, et, surtout, ceux-là ne donnent pas l’impression de se prendre la tête avec des statuts d’auteurs-cultes: il est toujours possible d’engager avec eux une conversation qui, bien que nécessairement courte, eût égard au nombre de personnes patientant dans la file, n’en reste pas moins fort sympathique. Ce qui n’est, hélas, pas le cas avec tout le monde.

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La dédicace la plus décevante: Enki Bilal sur Animal’z (éd. Casterman). M. Bilal est un grand, un très grand de la BD, et son dernier opus le prouve encore une fois, nous présentant le périple à la dérive de quelques survivants d’une humanité bouleversée tant par le dérèglement climatique que par l’expérimentation génétique. Seulement M. Bilal a visiblement ses caprices de star lorsqu’il se rend dans un festival, désolant les organisateurs qui, pour le coup, n’en peuvent mais. Qu’il décide, par le biais d’un système de tickets, de réserver ses dédicaces aux cent premiers acheteurs sur place de son dernier opus, passe encore, mais que ses dédicaces se limitent finalement à des signatures sur les pages de garde, faites à la chaîne dans le strict ordre de numérotation des tickets, puis circulez y a rien à voir, là on touche quand même au foutage de gueule. Quand Pierre Christin orne de quelques mots (lui) et d’une signature mon exemplaire de Fins de siècles, je suis très content; Pierre Christin est scénariste; de quelqu’un qui est (également) dessinateur, dans un festival de BD, en revanche, j’ai tendance à attendre autre chose. Et je regrette, au bout du compte, un temps que j’aurais pu passer à partir à la rencontre d’autres auteurs.

La dédicace que je n’ai pas réussi à avoir: Patrick Prugne pour Canoë Bay (Tiburce Ogier / Patrick Prugne, éd. Daniel Maghen). Le tandem de L’Auberge du bout du monde remonte encore un peu plus loin dans le temps et nous fait traverser l’Atlantique, direction le Canada de la Guerre de Sept Ans. Canoë Bay, c’est un peu L’Île au trésor transposé dans le contexte du Dernier des Mohicans, le tout servi par un graphisme magnifique, tout à l’aquarelle. Chaudement recommandé. Seulement voilà, pour ce qui est de la dédicace, au milieu de toute une journée où l’on m’a quasi systématiquement demandé de prévenir les gens que la file s’arrêtait avec moi, il fallait bien qu’on me dise une fois: ah non, la file est complète...

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La dédicace que j’aurais bien aimé avoir sur une autre sortie de ce début d’année... mais les auteurs ne participaient pas au festival (ok, c’est surtout l’occasion de glisser deux mots dessus): le couple Kerascoët sur Jolies ténèbres (Fabien Vehlmann / Kerascoët, éd. Dupuis). Derrière un dessin volontairement ‘‘enfantin’’ se cache – mais pas longtemps – une histoire plutôt éprouvante, à déconseiller aux âmes les plus sensibles. Les autres pourront tenter l’aventure et découvrir alors une BD hors normes, dont les ‘‘héros’’ sont de petits êtres à l’apparence féérique, peut-être les derniers éclats de la conscience ou de la personnalité d’une petite fille qui gît, morte, au fond d’un bois, et luttant eux-mêmes pour survivre. Une œuvre dérangeante, mais assurément marquante.

8.4.09

Le bilan, 1ère partie: l’effort

Quelques jours de repos m’ayant permis de retrouver un état physiologique et psychologique à peu près normal, voici venu le temps d’un rapide bilan de mes aventures agrégatives, à destination de ceux que ça intéresserait.

1. ET LE XVIIIe, BORDEL ?!!! Les médiévistes ont l’habitude de se plaindre abondamment du caractère peu représenté à l’agrégation de leur période de prédilection (en dehors de l’épreuve d’ancien français, bien sûr). Eh bien, ils devraient regarder quel est le lot des dix-huitiémistes, à côté desquels ils font figure de chouchous. C’est bien simple, au cours des quarante dernières années, la dissertation de littérature française a porté sur l’œuvre du XVIIIe siècle inscrite au programme par... trois fois, dont la dernière en 1981, pour le théâtre de Beaumarchais! Si j’avais besoin d’une preuve supplémentaire que je me spécialise dans l’étude d’un siècle qui n’intéresse à peu près personne, merci, c’est bon. Cette année encore, malgré ce que prétendait flairer M. L***, même le Dictionnaire philosophique de Voltaire – œuvre importante d’un auteur ‘‘canonique’’, œuvre originale du point de vue du genre, œuvre, enfin, nettement plus complexe à appréhender qu’on ne pourrait s’y attendre a priori (mais œuvre, il est vrai, déjà ‘‘tombée’’ en... 1974) – même le Dictionnaire philosophique de Voltaire, disais-je, n’aura pu changer la donne. Au lieu de quoi, c’est le père Hugo qu’on convoque encore une fois, pour Hernani et Ruy Blas, avec comme base de réflexion proposée une citation d’Anne Ubersfeld, grande prêtresse de l’absconserie critique en matière de théâtre (quoiqu’en notoire perte de crédibilité ces derniers temps, on se demande bien pourquoi...). Tenez, pour le fun, je vous livre, tout nu tout cru, le sujet qui a inauguré pour nous la semaine des écrits: «L’intériorité se renverse, et c’est le masque et la théâtralisation qui représentent contre la profondeur mensongère la véracité du moi. Le lieu du Moi n’est pas situé ailleurs que dans l’apparence carnavalesque. Pas de ‘‘profondeur’’ cachée, mais un dire-vrai étale, offert à tous les yeux, exhibitionniste, celui du moi qui ne peut être récupéré qu’accepté dans la provocation de sa monstruosité. Le moi dramatique chez Hugo réside dans cette acceptation, dans le fait qu’il n’existe que dans ce qu’il montre, c’est-à-dire le monstre». Je tiens à le dire: je hais Anne Ubersfeld.

Et pendant que j’en suis à étaler des petites rancœurs:

2. J’aimerais bien qu’on nous explique au terme de quels processus exactement, effectués par quels charlots, l’académie nous a choisi comme lieu d’examen cette année Vitrolles, et plus précisément à Vitrolles, un collège en activité (avec donc sonneries des heures et réguliers bruits de meute préadolescente à la clé) et en travaux. Travaux du genre: grands, de ceux qui font par moments carrément vibrer la salle. Et quand, alors que vous en êtes à votre 6e heure sur 7 de dissertation de littérature comparée, avec le cerveau dans l’état d’usure afférant, et que juste de l’autre côté des vitres, mais quasiment comme s’ils étaient dans la même pièce, vous entendez beugler pendant plus d’un quart d’heure un ouvrier et un contremaître qui s’engueulent, je vous raconte même pas le bonheur.

3. Indépendamment de la difficulté du texte, indépendamment de mes faiblesses personnelles dans la matière, je pense que j’exprimerai un avis largement partagé par la plupart de mes condisciples en signalant que le type responsable du choix du sujet de la version latine cette année – une apologie du suicide tirée de la 70e des Lettres à Lucilius de Sénèque – est un sadique de la plus méprisable espèce. Quand on se retrouve, au quatrième jour des épreuves, à décrypter un texte qui explique qu’il y a plus de grandeur à mettre volontairement fin à ses jours, même par les moyens les plus sordides, qu’à accepter une vie indigne et soumise, il n’est pas difficile de voir qu’on cherche à nous transmettre un message.

Plus généralement:

4. Je ne me livrerai à aucun pronostic concernant mes résultats. Spontanément, et en dépit de tout ce dont je parle dans les lignes ci-dessus, j’aime à penser que la moitié des épreuves s’est ‘‘plutôt bien’’ déroulée et que je peux m’attendre à de ‘‘plutôt bonnes’’ notes en littérature comparée, grammaire et version anglaise. Revers de la formulation: pour chacune de ces épreuves, on trouve un équivalent (y compris en termes de coefficients) qui s’est passé – toujours à mon avis subjectif et sur le moment –, disons, ‘‘moyennement’’ voire moins que moyennement. Mais quoi qu’il en soit, l’expérience m’a appris que mon aptitude à juger de la qualité de mon travail devient totalement inopérante dans le cadre des concours. À titre d’exemple (fût-il extrême), lors de mes deux précédentes tentatives, je suis sorti de l’épreuve de grammaire avec à peu près le même sentiment concernant ma prestation; laquelle s’est soldée la première fois par un 2, la seconde par un 12. Donc, wait and see, comme disait Roosevelt (fin 1941). Résultats officiels attendus pour début juin: on verra à ce moment-là.

(À suivre...)