22.2.06

And the winner is Personne

En ces lendemains de 14 février il est grand temps de donner la réponse que vous attendez tous – pardon, je corrige: qui était complètement sortie de l’esprit des deux pauvres participants – au concours lancé en décembre à l’occasion du post sur Lyon.

Il s’agissait je le rappelle de découvrir quelle célèbre scène de film je pouvais bien avoir en tête en prenant la photo suivante:

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donc une jeune fille photographiée en train de descendre des marches – je rappelle les indices: la scène se situe dans un célèbre musée parisien et est extraite d’un film américain des années 50 mettant en scène celle que j’avais qualifié d’«une des plus jolies actrices de tous les temps» (indice éminemment subjectif je vous l’accorde).

Ma maman a trouvé du premier coup, mais elle, elle était hors concours. Audrey a bien identifié le musée dont il était question mais pas le reste et Hervé, tentant un autre angle d’approche, m’a aligné pendant toute une soirée sur MSN les noms d’actrices (sans jamais tomber sur la bonne).

Tout cela aura au moins le mérite de m’éviter de me creuser la cervelle pour savoir comment récompenser la personne ayant trouvé la solution, puisque cette personne il n’y a pas. Mais cela ne m’empêchera pas de vous donner la réponse (ne serait-ce que parce que Sophie, elle aussi, aimerait bien la connaître et savoir à quelle sauce elle a été mangée sur ce coup-là!), et la réponse est:

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Audrey Hepburn descendant les marches du grand escalier du Louvre sous l’objectif de Fred Astaire dans Funny Face (ou en v.f. Drôle de frimousse) de Stanley Donen en 1957.

Voilààààààààààà.

Et pour les esprits chagrins qui trouve qu’il faut vraiment avoir l’esprit tordu pour voir ceci

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dans ceci

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je répondrai: certes! mais il faut surtout regarder avec les yeux de l’Amour... ;-)

12.2.06

Triangle amoureux en absence

« Qui donc à
Qui donc à l’amour
A pu donner son nom ?
Il aurait dû l’a-
Il aurait dû l’a-
L’appeler tout simplement
Mourir… »


Rassurez-vous, ce qui précède n’a aucun rapport avec Sophie, enfin si, un, elle était avec moi vendredi soir à la Criée pour assister à Hanjo de Mishima (dans une mise en scène de Julie Brochen créée en septembre à Lausanne, et qui achève à Marseille sa tournée en France).

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Hanako, une jeune geisha, et Yoshio, un jeune homme venu de Tokyo, ont échangé leurs éventails en signe de promesse de se retrouver dans l’avenir. Mais Yoshio n’est jamais revenu et Hanako a sombré dans la folie. Jitsuko Honda, une artiste peintre, l’a alors recueillie et l’héberge chez elle tandis que, chaque matin, Hanako se rend à la gare, dévisageant les voyageurs. Un article de presse s’empare de l’histoire et la raconte : Yoshio le lit, se présente chez Jitsuko. Mais celle-ci ne veut pas que ces retrouvailles aient lieu…

Hanjo (1956) fait partie de l’ensemble des Cinq Nô modernes dans lesquels Yukio Mishima s’est inspiré de cette forme de théâtre traditionnel japonais. Le théâtre Nô traditionnel peut être par bien des points rapproché de la tragédie grecque antique (simplicité du sujet, utilisation de masques et de musique, "jeu" hiératique des acteurs, etc.); mais alors que celle-ci a évolué vers un réalisme de plus en plus affirmé, le Nô lui est allé vers un symbolisme de plus en en plus épuré, au sein duquel importent moins les contingences du développement d’une intrigue (au sens occidental du terme) que la pure expression d’un sentiment, d’une atmosphère. Hanjo version Mishima s’inspire d’une pièce de ce répertoire mais n’en fait pas à proprement parler. L’auteur réinvente à sa manière une pièce de Zeami, le concepteur et codificateur du Nô (1363-1443): il modernise le cadre de l’histoire, en change des éléments importants, évacue en grande partie la ritualité codifiée du Nô pour n’en conserver que la tonalité, des «harmoniques» pour reprendre le mot de Marguerite Yourcenar (qui traduisit Mishima en français). Mais après tout l’essence du Nô n’est-elle pas dans cette tonalité, ce «charme subtil» (yûgen)?

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C’est donc à travers une double barrière, un double obstacle à franchir qu’Hanjo peut se présenter au spectateur français: l’obstacle d’une forme de théâtre ancestrale qui nous est étrangère (même si comme on l’a dit Mishima en a gommé les aspects qui pouvaient nous paraître les plus "exotiques"), et l’obstacle du théâtre contemporain (dialogues "déphasés" , répétition obsessionnelle du texte de l’article, polyphonies atonales de rigueur pour les parties chantées…). Et pourtant l’émotion est bien là. L’histoire, au fond universelle, se révèle de plus en plus poignante au fur et à mesure que le spectateur en saisit, par bribes, les étapes et les composantes…

La deuxième partie de la pièce sert surtout à remettre en phase les dialogues qui dans la première partie ne se répondaient que d’une "scène" (ou séquence) à une autre. Seul le texte de Jitsuko est considérablement développé, dévoilant ses motivations profondes, au point que l’on peut se demander si ce n’est en fait pas elle le personnage principal de la pièce. L’aspect répétitif de cette deuxième partie fait ainsi un peu perdre la pièce en émotion, car cette remise à plat, si l’on peut dire, du texte, permet surtout de reconstituer sur scène (avec tout sa cruelle précision, pourrait-on dire) ce qui pouvait déjà être compris par le spectateur dans la première partie de la pièce, qui contenait en elle tout le drame, accentué encore alors par l’apparente incommunication des acteurs entre eux, logique de solitude d’une histoire prise au piège des différents modes d’enfermement sur soi de ses acteurs: la folie d’Hanako, l’amour inavouable et les frustrations de Jitsuko, l’absence de Yoshio – absence devenue si essentielle qu’elle le condamne à rester "absent" même en présence d’Hanako, définitivement...

10.2.06

Obsession planétaire

Extrait du numéro de "Métro" d’hier (jeudi 9 février), édition de Paris. On est prié de d’abord bien lire la QUESTION posée et ensuite les REPONSES apportées…

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